Définition
Les prothèses mammaires sont des poches de silicone souple, remplies de gel de silicone ou de liquide (sérum physiologique). Elles sont introduites à l'emplacement des seins pour les remplacer , soit dans le cadre de la reconstruction d'un cancer du sein prise en charge Sécurité Sociale, soit pour augmenter leur volume dans un but esthétique, intervention qui est prise en charge par la patiente seulement.
Les différentes prothèses
- Prothèses remplies de sérum physiologique : elles peuvent être mises en place et remplies au cours de l'intervention (valve) ou pré-remplies (sans valve). Ces prothèses ont été les seules autorisées de 1995 à janvier 2001 du fait d'une suspicion concernant les prothèses remplies de silicone. Du fait d'un contenu parfaitement accepté par l'organisme, elles sont plus sûres que les silicones mais donnent souvent à la palpation une sensation liquide peu naturelle.
- Prothèses remplies de silicone : à nouveau autorisées depuis 2001 (mais interdites de publicité), elles avaient été accusées de favoriser des collagénoses , voire des cancers, ce qui n'a jamais été vérifié de façon significative dans les études. Le gel de silicone de ces nouvelles prothèses est plus épais (cohésif) que celles de la génération précédente. La paroi est également plus épaisse afin d'éviter les fuites.
- L'enveloppe des prothèses peut être lisse ou « texturée », avec moins de complication de « coques » (induration des prothèses) semble-t-il pour les texturées.
- La plupart de ces prothèses a une forme ronde. Certains praticiens proposent des formes « anatomiques » afin de permettre un meilleur résultat esthétique mais cette option est loin de faire l'unanimité (prothèses qui peuvent se déplacer et donner une forme de sein anormale).
- Les prothèses peuvent être placées devant ou derrière le muscle pectoral avec des avantages et inconvénients respectifs. Les différentes voies d'abord (donc les cicatrices) sont également à détailler avec le chirurgien, chacune ayant ses avantages et inconvénients. Le volume des prothèses est un point important à vérifier auprès du praticien car nombre d'insatisfactions proviennent d'une poitrine considérée comme trop grosse ou trop petite à l'arrivée.
- Contrairement à ce qui a été longtemps affirmé, ces prothèses ne sont pas « à vie » : celles en silicone ont une durée de vie d'environ 10 années mais certaines femmes les portent depuis 30 ans sans aucun problème alors que d'autres en sont à 4 interventions sur 10 ans… Celles en sérum peuvent rester à vie (innocuité du contenu) mais le taux de rupture ou fuite est important (entre 20 et 30 % dans les 5 ans), ce qui nécessite une intervention de remplacement.
- Les prothèses ne sont pas placées que dans un but esthétique, elles jouent également un rôle essentiel dans les plasties après chirurgie pour cancer du sein .
- Pour la reconstruction après cancer, la fiabilité connue des prothèses remplies de gel de silicone leur donne la préférence.
Les inconvénients
- Les prothèses peuvent perturber la surveillance par la mammographie : il faut prévenir le radiologue de leur présence afin qu'il adapte les incidences radiologiques et le nombre de clichés nécessaires. La mammographie numérique pemet d'obtenir des images plus lisibles.
- Plus la prothèse sera importante et volumineuse, plus on risque d'avoir une chute des seins (ptose) pouvant amener à une réintervention selon les désirs de la personne.
- Contrairement à ce qui a pu être avancé, il ne semble pas exister de risque de rupture lors des transports aériens ou de la plongée sous-marine de faible profondeur.
Les complications liées aux prothèses
Les coques
- L'effet de coque correspondent à une induration plus ou moins importante des prothèses. Ce problème peut se situer d'un seul côté ou des deux à la fois. Dans certains cas, le résultat est esthétiquement difficile à supporter, sans compter les douleurs locales possibles (rétraction de la peau autour de la prothèse). Une réintervention est alors rendue nécessaire, sachant que la récidive de coque est malheureusement très fréquente.
- Ce risque de coque fibreuse est plus important que ne le disent certains praticiens : suivant les différentes études, il faut compter entre 10 à 30% de risque de coque dans les 10 années qui suivent la mise en place. Ces complications sont plus fréquentes avec les prothèses en silicones.
Les ruptures et fuites
Elles sont plus fréquentes avec les prothèses sérum à valve qu'avec les prothèses silicone. Ces fuites nécessitent le remplacement de la prothèse.
Les autres incidents
Les autres sources de complications et d'insatisfaction sont les suivantes :
- Asymétrie
- infection
- Hématome
- Un volume jugé insuffisant ou au contraire trop important,
- des « vagues » cutanées visibles,
- un déplacement des prothèses,
- des douleurs
- Les collagénoses : le risque est faiblement augmenté, et il semble que le terrain soit le facteur le plus important. Cela veut dire que certaines auront tendance à faire des maladies auto-immunitaires, avec diverses stimulations, dont la pose de ces prothèses. Donc, l'examen des antécédents et un bilan biologique permettent de savoir si vous avez des risques personnels ou non.
- Pour les femmes porteuses d'implants en gel PIP, l'Afssaps recommande :
- un examen clinique et une e´chographie tous les 6 mois, en ciblant pour chacun de ces examens les seins et les zones ganglionnaires axillaires
- que toute rupture, suspicion de rupture ou de suintement d'une prothe`se doit conduire a` son explantation, ainsi qu'a` celle de la seconde prothe`se.
La surveillance
- Au moindre problème local (modification de volume, douleur, inflammation, ganglion) il convient de consulter.
- Pour les prothèses silicone, une surveillance systématique annuelle est conseillée.
- Les femmes ayant des prothèses en silicone Poly Implant Prothèse (PIP) doivent béné ficier d'une surveillance clinique et échographique tous les 6 mois. Le retrait est recommandé à la moindre suspicion de rupture.
Evaluation des prothèses en silicone
L'Agence Nationale de sécurité du
médicament et des produits rapport d'évaluation sur les implants mammaires en silicone a publié en avril 2014 un rapport d'évaluation.
Plus de 340 000 femmes portent ou ont portés un implant en silicone en France depuis 2001 et plus de 610 000 implants ont été vendus.
L'étude confirme plusieurs éléments.
Ces implants ont toujours une durée de vie limitée.
Un suivi est nécessaire pour s'assurer de son intégrité.
Le taux de rupture est très faible (0,001 à 0,30%) alors que c'est la complication la plus fréquente. Les autres complications sont la formation de coque, de plis, la possibilité de rotation ou d'infection
Il n'y pas d'augmentation de risque de cancer du sein.
9 cas de lymphomes ont été observés aussi bien sur les implants en silicone qu 'n sérum physiologique. Ils ont bénéficié d'un traitement local.