Point de départ
- La timidité ça se soigne !
- On est timide et c'est comme ça !
- Ne plus être timide, ça s'apprend !
- Pour ne plus l'être, c'est une question de volonté !
- Il suffit de dire les choses comme on les pense, c'est tout !
- etc. etc.
Que de fois, lorsqu'on est timide, entend-on ce genre de réflexion de personnes qui se disent bien dans leur peau. Et à les écouter, tout parait simple, évident. La personne timide se demande alors comment il se fait qu'elle ne parvienne pas à être comme eux ?
Les mots
- D'abord il faut s'entendre sur les mots : il ne faut pas confondre timidité et réserve : on peut être réservé sans être timide. Être réservé, cela veut dire ne pas mettre dans une relation avec quelqu'un la totalité de son personnage, exactement à l'inverse d'un acteur sur scène qui lui, se donne complètement. Il faut savoir garder un jardin secret, une zone de soi qu'on ne livre pas d'emblée et à tout le monde. Savoir rester secret, cela fait partie de la séduction. La réserve, ce n'est donc pas la timidité.
- La timidité, par contre, c'est ce que connait la personne timide au quotidien : ne pas oser prendre la parole en public, ne pas oser déclarer sa flamme à la personne qu'on aime, ne pas oser dire ce qu'on pense ou ce que l'on a au fond du coeur, bafouiller de trac, bref un ensemble de comportements de refus ou d'évitement que l'on peut parfois assimiler à une certaine lâcheté.
- En examinant bien ces quelques exemples, on peut remarquer que la personne timide se met pratiquement toujours en position d'infériorité vis-à-vis de la personne qui lui fait cet effet : d'un côté il se rabaisse (garder le silence, baisser les yeux...) et de l'autre côté il idéalise l'autre (admirer, aimer...). Ce n'est plus de la réserve, c'est l'incapacité de se positionner par rapport à l'autre. Le timide est donc quelqu'un qui en fait se dévalorise tout seul, tout simplement parce qu'il se connaît mal. Et il faut du temps pour cela : se connaître. Et c'est normal.
- Il peut y avoir parfois un excès par compensation : pour masquer sa timidité, ou pour la combattre, la personne timide va surjouer un personnage qui n'est pas le sien en ayant une attitude agressive par exemple.
XTimidité en vidéo
Timidité Benjamin Lubzinski, psychothérapeute et hypnothérapeute parle de la timidité. La timidité est une difficulté à rentrer en relation avec les autres. Elle touche beaucoup de monde et peut être un vrai problème. | 1 vidéos |
Des exemples
- Prenons par contre des situations plus handicapantes dans la vie et dont souffrent certains timides : ne pas oser téléphoner à quelqu'un par simple peur du téléphone ; ne pas oser demander son chemin dans la rue ; ne pas réagir quand on vous double dans la queue par peur d'avoir à manifester son mécontentement, etc.
- Le mot qui revient systématiquement, c'est peur. Peur de l'autre bien sûr, mais aussi peur de soi à cause du regard de l'autre. Ce que ressent le timide, c'est en fait : mais qu'est-ce qu'il va penser de moi ? Cette peur, c'est donc un certain refus d'être jugé. Cela demeure normal tant que la vie de tous les jours n'en est pas affectée.
- Et puis, il y a les timidités pathologiques, ou excessives. Et pour les personnes qui en sont atteintes, leur vie est rendue très difficile : incapacité de s'adresser à un inconnu, impossibilité de sortir de chez eux, etc.
- Dans ce cas, la timidité devient un tel fardeau à porter que la personne qui en est atteinte est totalement repliée sur elle-même. Et là il faut demander de l'aide (difficile pour un timide, d'ailleurs !). On peut le faire auprès de quelqu'un dont on n'a pas peur ou que l'on considère comme son égal : un frère ou une soeur plus âgé, sa grand-mère, une tante ou un oncle qu'on aime bien... Ou sinon, et ce serait mieux, l'aide directe viendra d'un psychologue.
Finalement
Quel que soit l'endroit où l'on se situe dans les 3 types de situations que nous avons décrites, deux éléments reviennent :
- le refus de se positionner par rapport à l'autre,
- le refus du regard de l'autre.
Le timide est donc en définitive quelqu'un qui ne s'aime pas complètement tel qu'il est, et qui de ce fait, est persuadé que les autres ne vont pas l'aimer à cause de ce qu'il pense être des défauts.
Alors, comment apprendre à s'aimer soi-même ? Vaste question à laquelle tout le monde est amené à répondre au cours de sa vie. La timidité, elle passe avec le temps, avec l'assurance et surtout avec le plaisir que l'on prend à regarder le chemin accompli. Il suffit de comptabiliser tout ce qu'on a appris à faire au cours de sa vie. Faire le compte permet généralement de mesurer que finalement on a de quoi être fier de soi et donc un paquet de raison suffisantes pour s'aimer soi-même.