Définition: Omarthrose
L'omarthrose correspond à une usure cartilagineuse survenant entre la surface articulaire de la tête humérale et la glène.
Elle est dite primitive lors qu'aucun facteur étiologique n'est mis en évidence. On parle dans ce cas d'omarthrose centrée (photo1). Elle peut également faire suite à une rupture évoluée de la coiffe des rotateurs. On observe alors une ascension de la tête humérale qui entre en conflit avec l'acromion. Dans ces cas, le terme d'omarthrose excentrée (photo2) est communément admis.
D'autres étiologies peuvent être à l'origine de lésions articulaires au niveau de l'épaule : les séquelles de fractures de l'extrémité proximale de l'humérus, les instabilités de l'épaule, l'ostéonécrose aseptique de l'épaule ou la polyarthrite rhumatoïde (on parle alors plus volontiers d'arthrite que d'arthrose) sont les plus courantes.
Signes cliniques de l'arthrose de l'épaule
Le diagnostic est aisément porté sur un bilan radiographique standard (photos 1 et 2). On observe ainsi un pincement de l'interligne articulaire correspondant à l'usure du cartilage. La modification des contraintes articulaires engendre également une modification des phénomènes de formation et de résorption osseuse qui se manifestent sous formes d'ostéophytes (excroissance osseuse aux pourtours de l'articulation), de condensation sous-chondrale (densification de l'os en regard de l'articulation) ou de géodes (zones de déminéralisation en regard de l'articulation).
Un arthroscanner ou un arthro IRM peuvent également être réalisés afin de mieux préciser les lésions articulaires (photo 3). Ils permettent également de préciser la présence d'éventuelles lésions associées (lésions de la coiffe des rotateurs, séquelles d'instabilité de l'épaule). Lors de l'injection du produit de contraste, une infiltration de corticoïde retard peut être réalisée, ce qui permet d'apporter au patient une réponse médicale dans le même temps. En cas d'échec du traitement médical, ces examens permettent
au chirurgien de planifier sa prise en charge chirurgicale.
Traitements :
Il n'existe pas à ce jour de traitement permettant de reconstituer le capital cartilagineux. La prise en charge de l'omarthrose ne peut donc être que palliative. Dans la mesure où il n'existe pas toujours de corrélation entre l'importance de la dégradation cartilagineuse et la symptomatologie clinique et fonctionnelle, les indications des différents traitements sont davantage orientées par la symptomatologie clinique plutôt que par le bilan d'imagerie.
Le traitement médical est indiqué au début de l'évolution de la maladie. Une prise en charge ré-éducative spécialisée permet d'entretenir les mobilités articulaires résiduelles, de faire régresser les phénomènes inflammatoires et d'enrayer les douleurs musculaires réflexes. Un traitement anti-inflammatoire par voie orale ou la réalisation d'une infiltration peuvent être utiles en cas de phénomènes inflammatoires. La visco-supplémentation peut également trouver sa place dans le traitement médical.
La prise en charge chirurgicale est envisagée en l'absence de réponse au traitement médical. L'arthroplastie d'épaule (prothèse photo 4) est le traitement chirurgical de référence. Différents types d'implants pourront être utilisés en fonction de l'âge du patient, de sa demande fonctionnelle et des lésions associées. On différencie principalement la prothèse humérale simple, la prothèse totale d'épaule anatomique et la prothèse totale d'épaule inversée. Ces chirurgies nécessitent une hospitalisation allant de 2 à 5 jours. Une contention post-opératoire est mise en place entre les soins de rééducations.