Anatomie de l’articulation acromio-claviculaire 
L'articulation acromio-claviculaire unit l'extrémité latérale de la clavicule à la partie antérieure et médiale de l'acromion. Comme toute articulation, elle est entourée d'une capsule articulaire. De façon plus inconstante, on note parfois la présence d'un disque au milieu de l'articulation. Les contraintes sur l'articulation sont maximales lors des mouvements d'élévation du bras. De nombreux ligaments permettent alors de stabiliser cette articulation. Ce sont ces ligaments qui sont lésés lors des disjonctions acromio-claviculaires. 
Présentation clinique et classifications
Le mécanisme  lésionnel le plus fréquent est une chute sur le moignon de l'épaule. Les  douleurs sont essentiellement localisées en regard de l'articulation  acromio-claviculaire que l'on peut palper directement sous la peau. L'impotence  fonctionnelle peut être complète. Parfois, les patients parviennent néanmoins à  mobiliser partiellement leur épaule dans la mesure où les lésions n'intéressent  pas l'articulation gléno-humérale (entre l'omoplate et la tête de l'humérus)
    Selon la gravité, on  distingue différents types de disjonction. A chaque stade correspond une lésion  anatomique.
    - Le stade 1  correspond à une entorse acromio-claviculaire sans rupture ligamentaire. Il n'y  a pas de déformation évidente. Le diagnostic est porté sur la douleur à la  palpation de l'interligne acromio-claviculaire
 - Le stade 2  correspond à une rupture des ligaments acromio-claviculaires mais sans atteinte  des ligaments coraco-claviculaires. On retrouve souvent une laxité de la  clavicule qui est mobile dans un plan antéro-postérieur (tiroir  antéro-postérieur)
 - Le stade 3 associe  une atteinte des ligaments coraco-claviculaires à l'atteinte des ligaments  acromio-claviculaires déjà présente. La partie externe de la clavicule est  saillante sous la peau. On peut alors la réduire en réalisant une manœuvre  appelée la touche de piano.
 - Le stade 4  correspond à une lésion de la chape delto-trapézienne. Il s'agit d'une lésion  des muscles s'insérant en regard de cette articulation acromio-claviculaire. Le  déplacement de la clavicule est évident. Lorsque la clavicule s'incarcère dans  le trapèze, il existe une discordance entre l'importance du déplacement de la  clavicule et la mobilité de cette dernière qui peut parfois diminuer. 
 
Evolution et traitement
Dans les Stades 1 et  2, l'évolution est  le plus souvent  favorable. Les séquelles sont rares. Il n'est pas recommandé de réaliser un  traitement chirurgical dans ces cas. 
Pour les stades 3 et 4, le pronostic est  plus réservé. Quelques patients peuvent garder des séquelles douloureuses,  notamment lors des manœuvres d'antépulsion et d'abduction.  Pour autant, il n'y a pas à ce jour de  consensus sur la nécessité ou non d'une prise en charge chirurgicale. Il n'est  pas démontré que la réduction de l'articulation et sa stabilisation apporte un  meilleur résultat que le simple traitement orthopédique par immobilisation.  L'indication opératoire est ainsi portée au cas par cas avec le chirurgien en  fonction du type de luxation, de l'âge du patient et de ses activités. 
Lorsque  l'indication chirurgicale est posée, il faut après réduction de l'articulation  stabiliser l'articulation. Les ostéosynthèses par brochage-haubannage (2  broches pontant l'articulation et unis par un fil d'acier) ont laissé la place  aux stabilisation par endobutton (2 pastilles métalliques unis par un fil de  haute résistance). La réparation des ligaments acromio-claviculaires et de la  chape delto-trapézienne est également réalisée pendant cette intervention. Une  contention postopératoire mise en place pour 6 semaines environ est ensuite  indispensable pour éviter le déplacement secondaire de la luxation et la  mobilisation du matériel mis en place pendant la chirurgie. 
    Lorsque l'évolution  d'un traitement orthopédique n'est pas favorable ou en cas d'échec du  traitement chirurgical, il est possible de proposer dans un second temps un  geste de ligamentoplastie qui a pour objectif de reconstituer les ligaments  unissant la coracoïde à la clavicule. On utilise pour cela le plus souvent le ligament acromio-claviculaire.