L'altération de la
libido chez la femme est une plainte dont les causes peuvent être multiples, physiques et/ou psychologiques. Il est nécessaire pour le médecin de bien être à l'écoute de cette plainte.
Signes
Le
désir est diminué, voir absent. Diminution ou manque de plaisir au cours des rapports sexuels. Manque de lubrification. Douleurs au moment des rapports dont il faut préciser si c'est lors de l'introduction, au cours, en fin ou après le rapport. Ce sont autant de signes qui marquant l'absence de libido.
Les questions qu’il faut se poser
Depuis quand un manque de libido se fait sentir ? Quelles en sont précisément les manifestations ? Est ce que la libido a toujours été faible ? Que s'est il passé à l'occasion de ce changement de situation ? Un nouveau partenaire ? Il faut rechercher ce qui s'est passé dans la vie personnelle et professionnelle de manière contemporaine à ce changement. Y a t'il aussi d'autres secteurs de vos activités qui ont été modifiées ? Certaines situations ne favorisent pas l'épanouissement de la libido : la fatigue, le stress, les deuils, les situations de
tensions psychologiques liées au travail, les situations familiales difficiles, les maladies chroniques, un syndrome dépressif et les dépressions passagères qui font partie des hauts et bas de la vie, le burn out,
Examen gynécologique
Il est toujours nécessaire et doit être complet. Certaines causes ou circonstances sont évidentes. Une
infection vaginale qui peut provoquer des démangeaisons ou une sécheresse. Une petite coupure sur la
vulve qui peut être liée à une mycose. Une cicatrice d'épisiotomie douloureuse après un
accouchement plus ou moins récent. Une sècheresse vaginale liée à la
ménopause. Il faut traiter ces causes systématiquement et s'assurer dans un deuxième temps que l'altération de la libido a disparu.
Causes
Elles sont à la fois physiques et psychologiques. Après avoir éliminer ou traiter les premières, il faut rechercher les secondes et certaines circonstances sont assez fréquentes. Les jeunes filles peuvent consulter pour manque de plaisir. Soit c'est au cours de premiers rapports et elles ne connaissent pas bien leur corps, ni celui de leur compagnon et ils sont tous les deux néophytes. Elles peuvent aussi ressentir une certaine gène, s'inquiéter de ne pas ressentir ce qu'elles ont lu dans les romans ou ce que leurs copines leur a raconté et avoir honte de « ne pas être à la hauteur ». Dans les suites de couches, parfois les jeunes mères sont très centrées sur leur nouveau bébé et peu disponible pour les rapports sexuels. Après une
hystérectomie que ce soit avec ou non conservation des ovaires, certaines femmes se sentent privées d'une partie de leur féminité. La sècheresse vaginale liée à la privation des
estrogènes doit être traitée et il faut bien expliquer que l'hystérectomie, lorsque l'intervention n'a pas eu de complications, ne devrait pas altérer la libido. A la ménopause, les femmes peuvent avoir une certaine difficulté à passer ce cap, une altération de leur image corporelle et une certaine lassitude des rapports sans que la relation affective avec leur conjoint en soit altérée. Elles n'ont plus envie d'avoir de rapports, peuvent se sentir coupables vis à vis de leur partenaire et cela peut causer des tensions entre eux. Il faut dans ce cas traiter la sècheresse vaginale et encourager la femme à un dialogue constructif. Le changement de
contraception est aussi souvent un motif invoqué. Soit le changement de pilule, soit le passage de la
pilule au
stérilet ou vice-versa. Difficile pour le médecin de faire la part des choses et en fonction des cas particuliers le médecin adaptera la contraception. Mais il ne faut pas négliger dans ces situations des facteurs psychologiques associés.
De manière générale
Le médecin doit pouvoir répondre à la plainte, expliquer l'anatomie des organes génitaux et leur fonctionnement. Il doit savoir écouter et aider la femme à faire la part de ce qui revient au physique et au psychologique. Le dialogue avec les conjoints est nécessaire et au besoin la femme ou le couple pourra consulter une psychologue ou un sexologue.