Définition
- Le syndrome de jambes sans repos (SJSR) est une sensation inexplicable de picotements et de secousses des muscles des jambes. On l'appelle aussi le syndrome d'Eckbom, ou le syndrome de Wittmaack-Eckbom. Autre nom encore donné : la paresthésie agitante nocturne des membres inférieurs.
- En fait, bien qu'on n'en connaisse pas exactement la cause, il semble qu'il s'agisse d'une forme de trouble du sommeil . On estime que 5% de la population est touchée un jour ou l'autre par ce syndrome.
- On rapproche de ce syndrome des jambes sans repos, le mouvement involontaire des membres pendant le sommeil (MIMS). Il s'agit alors de secousses très violentes et involontaires survenant durant le sommeil. On les appelle des myoclonies. La myoclonie peut survenir à tout âge, mais elle augmente vers la fin de la vie. En fait, plus de 30% des gens de plus de 65 ans peuvent avoir un MIMS.
- On estime également qu'environ le tiers des personnes touchées par la myoclonie souffriront aussi du SJSR.
Les causes
Les causes du SJSR et du MIMS sont inconnues à ce jour. Toutefois on sait que certains signes ou comportements associés sont plus particulièrement présents chez les personnes atteintes de ces syndromes :
- un mauvais retour veineux ou une insuffisance veineuse
- certaines maladies musculaires
- certaines maladies rénales
- l'alcoolisme
- des déficiences en vitamines B ou en minéraux
- une neuropathie .
- le tabagisme,
- certains médicaments
- des substances comme la caféine ,
- une fatigue excessive
- des températures très élevées
XSyndrome des jambes sans repos en vidéo
Syndrome des jambes sans repos (SJSR) Reportage sur le Syndrome des jambes sans repos, SJSR. | 3 vidéos |
Les manifestations
Le SJSR
- Ce sont des sensations de picotements au niveau des jambes ou des cuisses, ou encore une sensation difficile à décrire de "malaise dans les jambes" ou "d'impatiences"
- La conséquence de cette sensation est le besoin d'étirer les jambes, de les plier ou les déplier, de les changer de place dans le lit. Cela peut amener la personne à se lever pour faire les cent pas et atténuer cette sensation désagréable.
- L'une des conséquences est la perturbation du sommeil qui touche aussi bien la personne que l'entourage dormant à côté.
Le MIMS
- On appelle également cela les "myoclonies nocturnes".
- Ce sont des secousses qui reviennent toutes les 30 ou 40 secondes environ, très violentes, agitant la personne en tous sens au niveau des jambes, voire plus au niveau du reste du corps. Fait caractéristique elles ne surviennent qu'au cours du sommeil, lors du passage du sommeil paradoxal au sommeil profond .
- Ces mouvements peuvent sortir la personne du sommeil, ce qui va l'obliger à se rendormir parfois avec difficulté. Lors du nouveau passage de sommeil paradoxal à sommeil lent, les secousses peuvent survenir à nouveau.
- La conséquence est un sommeil haché, non réparateur, qui peut perturber très profondément la vie de tous les jours (somnolence durant la journée, trouble du caractère, problèmes conjuguaux liés à l'impossibilité de dormir dans le même lit...)
Les examens
- Le simple interrogatoire permet au médecin de faire le diagnostic : le fait de bouger le membre atteint par ces sensations suffit à stopper la sensation de malaise.
- Les enregistrements polysomnographiques (électroencéphalogrammes enregistrés au cours du sommeil montrent qu'une part très importante des personnes ayant myoclonie nocturne souffrent du SJSR.
Que faire ?
Il n'y a pas de traitement reconnu comme étant efficace. Certains anxiolytiques ou anticholinergiques peuvent parfois être utile. Les antidépresseurs ont parfois permis de résoudre ce problème. Mais il n'y a pas de traitement spécifique. Les conseils qu'on peut donner sont les suivants :
- Commencez et finissez la journée par des exercices d'étirement des jambes.
- Essayez si possible de récupérer le matin en faisant la grasse matinée autant que faire se peut ou en faisant des siestes dans l'après-midi.
- Un bain tiède ou une douche chaude très courte peut soulager temporairement les impatiences dans les jambes.
- La position des jambes dans la journée est importante, en particulier en ayant la possibilité des les allonger et de les replier à loisir.
- Limitez le café au maximum.
- Evitez de boire de l'alcool le soir.
- Evitez le sport le soir.
- Lors des trajets en voiture, faites de nombreux arrêts. Pour les longs trajets en avion, prévoyez une escale pour faire des exercices d'étirement.
- Plusieurs moyens, comme les massages , la thalassothérapie , les bains chauds, les enveloppements chauds ou froids, ou l'aspirine peuvent soulager la douleur.
- Des habitudes de sommeil régulières et l'exercice physique, surtout le matin, aident à avoir un sommeil plus reposant. Des suppléments de vitamine E et de calcium ont aidé certaines personnes, bien que l'efficacité de ces produits n'ait pas encore été prouvée.
Les traitements proposés
Les principaux modes de traitement actuellement utilisés sont :
- les agents dopaminergiques (lévodopa ordinaire / carbidopa, Sinemet® ou les composés à libération prolongée, Sinemet CR®)
- des myorelaxants ou des médicaments contenant de la Ldopa ou ayant des propriétés dopaminergiques
- les benzodiazépines (comme le clonazépam Rivotril®, le temazépam Restoril® et le triazolam Halcion®),
- les opiacés (dont la codéine, le propoxyphène, l'oxycodone et la pentazocine). Un nouveau traitement est proposé : le plus efficace est un nouvel agent dopaminergique, le mirapex. Cependant, un certain nombre de patients présentent une somnolence le lendemain.
- Un autre médicament, qui est aussi donné dans les cas d'épilepsie, est le neurontin, qui agit bien chez certains malades mais pas chez tous.
La réaction à ces traitements peut varier. Ce qui fonctionne chez l'un, peut ne pas fonctionner pour une autre. L'emploi de ces médicaments (et d'autres produits similaires) est à faire avec prudence et au coup par coup.
Ce n'est qu'avec la collaboration active du médecin et de la personne qu'on peut trouver la meilleure stratégie thérapeutique. Le traitement doit être modifié à mesure que les symptômes et la réaction évoluent.