Point de départ
Les infections vaginales au cours de la
grossesse peuvent être sexuellement transmissibles ou non. Il faut les traiter car elles peuvent avoir un retentissement sur le bon déroulement de la grossesse.
- Elles sont dues à des virus, bactéries, parasites ou champignon. Lorsqu'il existe une IST, il faut toujours en rechercher d'autres.
- Elles nécessitent un prélèvement cervico vaginal, un diagnostic et un traitement car elles peuvent avoir un retentissement sur le bon déroulement de la grossesse.
- Le vagin contient à l'état normal des bactéries, c'est ce qu'on appelle la flore saprophyte. Un déséquilibre de cette flore favorise la survenue d'infection vaginale.
Les infections virales
Les condylomes vaginaux
- Ils sont présents chez 0,5 à 5% des femmes enceintes et se manifestent par des verrues en crête de coq.
- Ils sont dus au papillomavirus 6 et 11 transmis sexuellement et risquent d'infecter l'enfant au cours de l'accouchement (lésions de la bouche et du larynx).
- C'est pourquoi il est nécessaire de les traiter au cours de la grossesse par application de crème abrasive, laser, cryothérapie ou électrocoagulation.
- Un frottis cervical est nécessaire pour rechercher des lésions présentes sur le col de l'utérus.
- Le préservatif ne protège pas de la contamination par les papillomavirus.
- Le vaccin Gardasil effectué avant les premiers rapports ou dans l'année qui les suit protège de cette infection.
L'herpès génital
- Il touche 15 à 25% des femmes et il est du aux virus HSV I et II transmis sexuellement. Une fois contaminée, le virus persiste dans les ganglions et peut se réactiver.
- La transmission à l'enfant se fait au cours de l'accouchement par les secrétions vaginales seulement si la femme est en poussée.Un prélèvement de la vésicule herpétique avec recherche du virus est effectuée.
- Elle est à l'origine de l'herpès néonatal qui donne des affections de la peau et des muqueuses, neurologiques ou sanguines.
- Le traitement par Aciclovir n'a pas de contre indication chez la femme enceinte. Il diminue la durée des poussées.
- Si dans les 15 jours qui précèdent l'accouchement vous présentez une première infection herpétique et si le jour de l'accouchement vous présentez une poussée, il faut envisager en plus du traitement, une césarienne.
Les infections bactériennes
Infections à Chlamydia trachomatis
- Elle se manifeste par des pertes banales ou purulentes et parfois des brulures urinaires. Elle peut être responsable de grossesse extra utérine, de fausses couches du premier ou du deuxième trimestre, de rupture prématurée des membranes, de prématurité et d'infection de la muqueuse utérine après l'accouchement.
- L'enfant se contamine une fois sur deux lors de l'accouchement et peut présenter à la naissance une conjonctivite, une infection des poumons qui guérissent après traitement.
- Le diagnostic de l'infection se fait sur le prélèvement cervico vaginal et sur le premier jet des urines.
- Le traitement est antibiotique soit en prise unique par azithromycine soit par érythromycine ou ampicilline.
- Il est obligatoire de traiter le partenaire et le couple doit utiliser des préservatifs au cours de tous les rapports jusqu'à la guérison.
Infection à Neisseria gonorrhoeae
- Cette maladie sexuellement transmissible ne présente pas de signe particulier chez la femme enceinte ou non, parfois une infection du col de l'utérus, des pertes blanches ou des douleurs en urinant.
- Le risque de transmission de l'infection à l'enfant au cours de l'accouchement est de 30%, ce qui occasionne chez lui une infection des yeux avec un risque de cécité.
- Le diagnostic se fait sur le prélèvement cervico vaginal.
- Le traitement de la femme et du partenaire est antibiotique et nécessite pendant toute sa durée l'utilisation de préservatifs.
Infection au Streptocoque B
- Cette bactérie est présente en tant normal de manière permanente ou intermittente chez 10 à 40% des femmes dans le vagin et le rectum.
- Au cours de la grossesse, elle occasionne de rares infections et ce qui fait sa gravité, c'est le risque d'infection du nouveau né au cours de l'accouchement par contamination de la cavité amniotique par les secrétions vaginales. L'infection se transmet entre 40 et 70% des cas mais seulement 1 à 2 % des nouveaux nés développeront l'infection.
- Le traitement utilise la pénicilline qui est très efficace sur la bactérie.
- Il est prescrit si la femme présente des signes d'infection urinaire ou génitale mais on observe des récidives de l'infection. .
- Si la femme ne présente pas de signe d'infection et est simplement porteuse de la bactérie, plusieurs circonstances nécessiteront la mise en place d'un traitement antibiotique intraveineux très efficace rapidement : un accouchement prématuré, la présence de fièvre pendant le travail, la rupture des membranes depuis plus de 12heures, un antécédent d'infection néonatale à cette bactérie, la présence de la bactérie dans les urines au cours de la grossesse…
- Un prélèvement vaginal est effectué au troisième trimestre (34-38SA) de la grossesse chez toutes les femmes enceintes et s'il est positif au Streptocoque B, la femme recevra une perfusion d'antibiotique pendant l'accouchement.
Vaginose bactérienne
- C'est un déséquilibre de la flore vaginale dont les bacilles habituels sont remplacés par une prolifération de Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis, Mobilincus, etc … et autres bactéries dites anaérobies car elles n'ont pas besoin d'oxygène pour se développer.
- Elle se manifeste par des pertes vaginales liquides anormales et par une mauvaise odeur (poisson pourri), mais 1 fois sur 2, elle n'a pas de symptôme particulier.
- Elle favorise le développement de maladies sexuellement transmissibles.
- Elle est associée à une rupture prématurée des membranes, à une prématurité.
- Le traitement associe un antibiotique, le métronidazole et la mise en place d'ovules pour recoloniser le vagin des bons bacilles.
- En cas de vaginose bactérienne traitée, un prélèvement cervico vaginal sera effectué tous les trimestres pour prévenir le risque de prématurité.
- A titre préventif, si la femme a eu un accouchement prématuré, un prélèvement cervico vaginal sera effectué en début de grossesse.
Infection à mycoplasmes
- Il existe plusieurs variétés de mycoplasme et ils sont présents dans les flores vaginales normales et déséquilibrées, en particulier dans la vaginose bactérienne. C'est pourquoi avant de parler d'infection, il faut s'assurer par un prélèvement qu'ils soient en nombre important.
- Ils peuvent occasionner chez le nouveau né une infection des poumons.
- Il n'y a pas de dépistage systématique de l'infection.
- Le traitement en cas d'infection est antibiotique.
Infection parasitaire
Trichomonas vaginalis
- Cette infection sexuellement transmissible se transmet rarement à l'enfant lors de l'accouchement.
- Elle se manifeste par des pertes malodorantes colorées associées à des démangeaisons de la vulve et des douleurs en urinant.
- Le traitement est antibiotique, le métronidazole. Il doit aussi être pris par le partenaire et les rapports doivent être protégés pendant toute la durée par des préservatifs.
Infection à champignon
- Elle est due le plus souvent au Candida albicans et l'infection se fait par voie sexuelle ou par réinfestation à partir de la flore digestive.
- Elle est très fréquente pendant la grossesse et n'a pas d'effet délétère sur son déroulement.
- Elle se manifeste par des pertes blanches ayant l'aspect de lait caillé, des démangeaisons, un œdème et une rougeur vulvaire.
- Un prélèvement vaginal est utile si les signes ne sont pas complets, en cas de récidives pour rechercher une infection associée et effectuer un antibiogramme.
- Le traitement associe au moins 2 ovules et de la crème et la toilette avec un savon alcalin.
- Le partenaire est traité s'il présente des signes d'infection sur la verge et si la femme a eu au moins 4 épisodes de mycose dans l'année.
Termes associés : mst - maladies sexuellement transmissibles - condylome - herpès - gonocoque - chlamydia - Streptocoque B - vaginose - flore vaginale -
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.