Immunodéprimés
Les personnes « immunodéprimées » ont un système immunitaire affaibli à cause d’un traitement ou d’une maladie. Ce sont par exemple :
• les personnes traitées par immunosuppresseurs ou corticothérapie ou
biothérapie pour
maladie auto-immune ou inflammatoire chronique (exemple : polyarthrite rhumatoïde) ;
• les personnes aspléniques (absence de la rate) ou hypospléniques (dysfonctionnement de la rate) ;
• les personnes traitées par
chimiothérapie anticancéreuse pour
tumeur solide ou
hémopathie maligne ;
• les personnes vivant avec le VIH ;
• les personnes transplantées d’organes solides ;
• les personnes greffées de cellules souches hématopoïétiques ;
• les personnes atteintes de déficits immunitaires héréditaires (anomalie du système immunitaire).
Ces personnes présentent de forts risques de complications graves entraînant des hospitalisations, voire des décès. La vaccination est le moyen le plus efficace de prévenir l’infection. En France, la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chaque année pour les populations à risque.
Se vacciner contre la grippe
Il existe 2 raisons majeures pour se faire vacciner chaque année :
• Avant tout, la vaccination grippale permet de se protéger soi-même. Dans la grande majorité des cas, la grippe est une maladie infectieuse qui se manifeste par une
fièvre souvent intense, un malaise général et des douleurs diffuses. Chez les personnes les plus fragiles, âgées ou immunodéprimées, la grippe peut être sévère et induire des complications et parfois même être mortelle.
• La vaccination permet aussi de protéger son entourage personnel et professionnel. En particulier, pour tous les professionnels qui travaillent au contact de personnes fragiles telles que les prématurés, les personnes âgées ou les immunodéprimés. La vaccination offre ainsi une double protection : pour soi-même et pour les autres.
Lien entre grippe et pneumocoque
La grippe favorise la survenue de complications infectieuses bactériennes et en particulier d’infections à pneumocoques. Des études montrent qu’il existe un lien épidémiologique entre grippe et pneumocoque. Il est aussi important de remarquer que l’excès de mortalité pendant les grandes pandémies grippales était lié à des infections à pneumocoques, qui se sont développées secondairement à une infection grippale.
Risques d'infections invasives à pneumocoques
Les personnes immunodéprimées (immunité humorale et/ou cellulaire) ou aspléniques (absence de la rate) sont exposées à un risque accru d’infections sévères responsables d’une morbidité et d’une mortalité importantes. Les infections invasives à pneumocoques sont plus fréquentes et surtout plus sévères chez les immunodéprimés. Il est essentiel de prévenir ces infections. Cette
prévention repose toujours sur la vaccination. Dans certains cas, on associe une antibioprophylaxie (prévention par
antibiotiques pour éradiquer la prolifération bactérienne) pour les patients splénectomisés (chez qui la
rate a été enlevée) ou aspléniques (rate non fonctionnelle) et ce pour une durée limitée, ou l’administration d’immunoglobulines dans certains cas de déficits en
immunoglobulines.
Vaccination
Actuellement, il n’existe pas de recensement ou de registres nationaux des vaccinations chez les immunodéprimés. Il manque également des outils virtuels à destination des patients pour qu’ils puissent gérer au mieux leur calendrier vaccinal. Quelques applications sur internet ou Smartphone existent et permettent de créer son propre carnet vaccinal. Il faudrait plus d’applications comme celles-ci pour faciliter la tâche des médecins généralistes qui restent au
coeur du dispositif vaccinal, mais également pour permettre que les patients participent activement à leur suivi vaccinal.
Calendrier vaccinal 2014 à l’adresse suivante :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Calendrier_vaccinal_ministere_sante_2014.pdf.
Vaccinations particulières
Pour l’instant, le Haut Conseil de la Santé Publique indique que la vaccination en cas d’immunosuppression présente certaines particularités qui justifient des recommandations spécifiques :
• un risque accru pour certaines infections justifiant la recommandation de vaccinations spécifiques ;
• la diminution de l’immunogénicité (capacité à induire une réponse immunitaire) des vaccins pouvant justifier des schémas vaccinaux particuliers ;
• le risque de survenue de maladies vaccinales après vaccination par vaccins vivants contre-indique de principe l’utilisation de ces vaccins chez l’immunodéprimé.
Les patients immunodéprimés doivent prendre l’avis de leur médecin généraliste, ainsi que des autres acteurs de santé impliqués dans leur prise en charge pour mettre à jour les vaccinations habituellement recommandées et bénéficier des vaccinations qui leur sont
spécifiquement recommandées.