Définition
Fracture concernant les deux os de la jambe : le tibia et le péroné.
- Elle intéresse les 2 os soit individuellement soit séparément.
- Elle est généralement le fait d’un traumatisme violent avec état de choc.
Ce qui se passe
Description :
- Le tibia est l’os pilier de la jambe. C’est lui qui s’articule en haut avec le genou au niveau du tibia et en bas au niveau de la cheville avec l’astragale.
- Le péroné est un os fin qui suit le tibia sur la partie extérieure de la jambe. Ses articulations en haut et en bas sont discrètes.
La fracture classique :
- Touche généralement le tibia isolément en son milieu. Le trait de fracture est droit, transversal, parfois oblique, parfois hélicoïdal (en d’hélice). Vue la puissance du choc, il peut y avoir plusieurs morceaux (fracture comminutive). Il y a toujours un petit déplacement.
Les autres types de fracture :
- La fracture isolée du péroné est rare. Elle est presque toujours associée à une lésion ligamentaire qui associe en bas le péroné à la cheville. D’où la règle de toujours explorer l’articulation de la cheville dans ce cas de figure pour éviter par la suite une instabilité.
Comment se fait-on une fracture de jambe (tibia ou tibia + péroné) ?
- À la suite d’un traumatisme très violent : accident de voiture, de parapente, parachutisme, tentative de suicide d’une hauteur conséquente, etc.
Les complications :
- Loin d’être exceptionnelles du fait de la violence du traumatisme. La personne est souvent en état de choc ce qui implique une intervention rapide. De plus, c’est une fracture qui est fréquemment ouverte posant très rapidement des problèmes d’asepsie.
- Les atteintes vasculaires et nerveuses sont rares.
Qui concerne t-elle ?
- Tout le monde. De l’adolescent à la personne âgée avec une prédominance pour l’adulte jeune qui s’expose plus en raison de son activité physique plus engagée.
Sa fréquence :
- C’est une fracture rare. Exceptionnellement observée dans les sports classiques.
- Elle est l’apanage des sports mécaniques (automobile) ou aériens.
Son mode de survenue :
- Dans la majorité des cas, choc direct sur le fémur.
Le diagnostic :
- Sur la douleur qui est extrême et la déformation, mais surtout sur l’état de choc avec un patient immédiatement pâle, rapidement sans connaissance pour lequel il faut appeler immédiatement le Samu.
La rapidité d’intervention :
- Est capitale. C’est le premier geste à faire. Couvrir le patient en attendant les secours. Ne pas donner à boire en raison de l’hémorragie.
Le traitement
Tout dépend si la fracture est fermée ou ouverte.
Fracture fermée :
- Recours à l’immobilisation plâtrée. Le plâtre englobe pied et monte jusqu’à mi-cuisse. Le pied est à 90 et le genou légèrement fléchi. Les orteils sont découverts.
- L’immobilisation dure 2 mois en moyenne.
- On cherchera à déplâtrer le plus vite possible pour démarrer une kinésithérapie visant à empêcher la fonte musculaire. Pour cela, dès la 2e semaine, on constitue une gouttière plâtrée. Le plâtre est fendu en deux dans le sens de la longueur et assemblé par une bande élastique. Au moment de la rééducation, on désolidarise les deux morceaux pour libérer la jambe. Le patient reste bien sûr allongé et le kinésithérapeute se contente au début de contractions passives du quadriceps surtout (muscle de la cuisse).
- Le déplacement sans appui commence relativement tôt. Pour l’appui, il faut attendre plus d’un mois et demi.
- La kinésithérapie active sera importante au déplâtrage pour renforcer la musculature et restaurer une bonne mobilisation du genou.
- Le recours à la chirurgie est possible si le déplacement est trop important ou s’il existe plusieurs foyers de fracture le long de l’os (fracture comminutive) en raison d’une possible instabilité par la suite. On pose alors une plaque vissée sur la partie externe de l’os. Sa longueur est variable suivant l’importance du foyer de fracture. Dans certains cas, on préfère mettre un clou que l’on enfile par le genou fléchi ce qui découvre l’articulation. Ce clou parcourt tout le canal médullaire situé au centre de l’os.
- Plaque et clou seront enlevés lorsque la consolidation sera parfaite. Plus d’un an.
Fracture du péroné seule :
- Pas de traitement particulier sauf du repos.
- Plâtre en cas de lésion de lésion du ligament inférieur qui relie le péroné et tibia à la cheville (ligament péronéo-tibial).
Fracture ouverte :
- On a recours au fixateur externe constitué par un ensemble de broches étagées et qui traversent l’os à l’horizontal. Elles sont reliées à l’extérieur par deux solides tiges. Leur avantage est de pouvoir pratiquer des soins journaliers sur la peau. Le fixateur est gardé au moins deux mois. Il n’empêche nullement le déplacement avec appui au 2emois.
Les suites
- Il faut rester vigilant sur une consolidation insuffisante (pseudarthrose) d’où l’importance de bien respecter les différentes étapes de la rééducation.
- On reste toujours très méfiant sur une raideur résiduelle du genou qui doit être soumis à une kinésithérapie rigoureuse.
Termes associés : fracture - jambe -
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.