Point de départ
Il marche et, pour vous, les difficultés commencent. Jusqu'alors, à chaque nouvelle acquisition, tout a été source de joie, d'émerveillement : premiers sourires, premiers bras tendus, premiers mots, premiers pas. Sans doute a-t-il couru son premier
Mais la période qui débute est source de bien des difficultés devant ce tout-petit qui devient de plus en plus autonome. Il va marcher de mieux en mieux, courir, il va toucher à tout et être exposé à mille dangers, il va s'opposer à votre autorité. C'est la période des conflits et des accidents, celle de l'apprentissage de l'autorité pour les parents.
L'acquisition du langage
Elle est d'abord lente : entre 18 mois et 2 ans, les parents s'inquiètent parfois de cette lenteur. De nouveaux mots apparaissent, puis disparaissent pour réapparaître longtemps après. De huit à dix mots, le langage s'enrichit : une centaine de mots vers 2 ans. A partir de 2 ans, apparaît l'ébauche de la phrase, association de deux mots signifiants , puis tout s'accélère, de nombreux mots surgissent, la phrase se construit (mais il faudra encore attendre un an pour que le langage soit véritablement élaboré). Le parler « bébé », la dénomination de l'enfant par « bébé » ou un diminutif, les verbes à l'infinitif sont les caractéristiques du merveilleux langage qui s'élabore entre 2 et 3 ans.
Et, vers 3 ans, apparaît un jour le pronom « je ». Cette affirmation du « moi » est décisive ; votre tout-petit, votre bébé, est devenu une personne qui d'affirme. Le temps de la petite enfance est révolu. Par ce « moi » qu'il exprime, il revendique, il affirme sa volonté de vous échapper. Et ce désir d'échapper à votre emprise va le conduite loin, très loin… jusqu'à l'âge adulte.
Le désir d'autonomie
Dès qu'il sait bien marcher, l'enfant explore, cherche à grimper, fait mille petites sottises. Il veut manger tout seul mais en met partout, il grimpe les escaliers mais ne sait pas les descendre, il touche à tout… et souvent casse. Il tombe, se brûle, pleure, il vous épuise parfois.
L'instabilité
Elle est complémentaire du désir d'autonomie. Fort de sa motricité toute neuve, son activité est désordonnée, il change sans cesse d'activité. C'est un explorateur… Malheureusement, les explorateurs courent mille dangers : c'est l'âge des accidents, de tous les accidents. Votre vigilance, votre patience sont à rude épreuve.
L'opposition
Dernière caractéristique de cette période, elle ne peut que vous compliquer la tâche… et pourtant elle est normale, inévitable, indispensable même à l'épanouissement de l'enfant.
Mais pourquoi cette opposition ? Essayons de la comprendre pour ne pas être inquiet, ni même surpris. Devant cette instabilité incohérente (qui est le propre de votre petit explorateur), vous formulez tout naturellement des interdits : « Ne fais pas ça, ne touche pas à ça, ne bouge pas… ». Vous redoutez les dangers (et vous avez raison), cependant, à son âge, la notion de danger n'existe pas.
Quelle différence y a-t-il entre mettre à la bouche un fruit ou un objet dangereux ? Pourquoi ne pas toucher aux prises de courant qui sont à sa portée ? Pourquoi est-ce méchant de casser alors que cela fait un bruit sympathique ? Pourquoi faire ou ne pas faire ce que maman dit alors que c'est si agréable de faire ce que l'on veut ? L'opposition n'est pas le signe de méchanceté, ni même de rébellion : c'est un passage obligatoire que vous surmonterez à force d'attention, de patience et d'amour.
À 3 ans
Il fait des phrases et dit « je ».
Il est instable.
Il est opposant.