Comment se produit un infarctus ?
L'infarctus est la conséquence du bouchage subit et prolongé d'une
artère coronaire : le muscle cardiaque n'est plus approvisionné en
oxygène et en
glucose dans le territoire correspondant. Une douleur est
alors ressentie le plus souvent au niveau de la poitrine. Parfois,
cette douleur peut survenir au cours d'un effort (sport, par exemple).
Elle peut aussi survenir spontanément, en dehors de tout effort, parfois
la nuit.
Quelles sont les signes caractéristiques de la douleur résultant d'un infarctus ?
Cette douleur se situe généralement dans la poitrine, au centre, au
niveau du sternum. C'est une douleur violente, permanente, parfois
atroce, que la personne désigne avec toute la paume de sa main, ou avec
ses deux mains, ce qui témoigne de la place qu'elle paraît occuper dans
la poitrine. La douleur monte dans la mâchoire, le cou, et souvent
elle irradie dans l'épaule gauche, le
bras gauche, et parfois jusque
dans la
main. Dans certains cas, la douleur peut
toucher les deux bras,
mais c'est plus rare. De même, elle peut ne toucher que l'avant-bras.
La douleur d'un infarctus est ressentie comme si la poitrine
était prise "dans un étau". D'autres personnes la décrivent comme une
brûlure intérieure, ou une déchirure interne, ou comme une crampe qui
broie ou qui serre à l'intérieur de la poitrine.
Est-ce que les signes d'un infarctus sont toujours reconnaissables ?
Non, dans un nombre de cas assez important, les signes suivant n'ont pas des caractéristiques bien franches :
•
La douleur : elle peut être plus modérée, plus sourde. Elle peut
siéger à droite dans la poitrine, ou seulement au creux de l'estomac.
Les irradiations peuvent être absentes, ou au contraire aller dans les
deux bras, ou seulement dans le bras droit, ou encore seulement au
niveau des poignets.
• Les signes d'accompagnement : ils peuvent
manquer totalement, ou au contraire être tellement au premier plan que
la douleur paraît anodine et que parfois elle est totalement secondaire.
C'est le piège dans lequel peut tomber le médecin qui peut s'égarer
vers une
gastro-entérite ou un problème digestif, ou une douleur
rhumatismale.
Quels sont les signes d'accompagnement d'un infarctus ?
Ils sont parfois au premier plan avec une douleur modérée, et font partie des signes de gravité :
•
Les sueurs froides (et non les sueurs chaudes) et la pâleur sont les
témoins de la réaction de l'organisme à l'infarctus, un peu comme s'il
signalait que le problème est sérieux. C'est un signe extrêmement
important.
• Les
nausées et les
vomissements sont aussi un signe important.
•
La gêne respiratoire : elle peut être au centre du tableau et témoigne
d'une défaillance du
coeur. C'est le signe de gravité principale dont la
cause est alors un oedème pulmonaire, c'est-à-dire la noyade du
poumon à cause de la défaillance du coeur.
• Le malaise :
parfois la tension chute et le
cerveau n'a pas assez d'oxygène. Cela
entraîne des vertiges, et parfois une perte de connaissance. La perte de
connaissance, surtout si elle a été brutale, témoigne souvent d'un
trouble du
rythme cardiaque associé.
En cas d'infarctus, que se passe t-il au niveau local des coronaires ?
Lorsque le bouchage est incomplet, les cellules cardiaques souffrent
peu, mais elles souffrent quand même. Cette souffrance est réversible et
si l'apport en oxygène redevient suffisant, l'ischémie disparaît. La
personne souffre alors d'une crise dite d'angine de poitrine.
Puis,
si l'interruption se poursuit, les cellules vont mal fonctionner :
c'est le stade de la lésion, mais il est encore réversible. Toutefois la
souffrance des cellules est importante.
Au stade ultime,
c'est la nécrose, la mort des cellules, qu'on appelle alors infarctus ou
plus exactement infarctus du myocarde. Car c'est bien cette partie du
coeur qui est touchée, et qui correspond au muscle cardiaque, celui sans
lequel il n'y a plus de circulation possible. La destruction des
cellules touchées devient irréversible : la partie du muscle
correspondant aux cellules touchées ne se contracte plus.
Que faut-il faire quand une personne a un infarctus avec arrêt cardiaque ?
• Appeler immédiatement le
Samu (le 15)
• Faire un
massage cardiaque en attendant les secours, avec ou non le
bouche à bouche
• Utiliser un défibrillateur
Quel est le principe d'un défibrillateur ?
Une fibrillation ventriculaire ou accélération inefficace du cœur est due à une contraction anarchique des cavités cardiaques ventriculaires. La circulation sanguine est alors ralentie puis rapidement arrêtée.
Le principe d'un défibrillateur consiste à administrer un ou plusieurs chocs électriques externes à un cœur battant trop vite, irrégulièrement et inefficacement, afin de rétablir un rythme normal. Le muscle cardiaque (myocarde) peut alors se contracter à nouveau normalement .
Comment se sert-on d'un défibrillateur ?
Le défibrillateur complètement automatique est préconisé pour le grand
public : les deux seules opérations à effectuer sont de coller les
électrodes sur le
thorax et de lire les instructions sur l'écran de
l'appareil :
• Il faut appliquer les électrodes sur le thorax,
l'une sous la clavicule droite, l'autre sur le flanc gauche. Cette
disposition assure que le courant cheminera par le muscle cardiaque.
Pour un enfant, appliquer une électrode devant le coeur, une dans le
dos.
• Le défibrillateur analyse automatiquement le rythme
cardiaque et ne fonctionnera qu'à la condition de diagnostiquer lui-même
une fibrillation ventriculaire.
• Le défibrillateur évalue la
résistance du corps au passage du courant en fonction de la taille du
thorax, du contact électrodes/peau et de l'intensité respiratoire.
•
Quand les voyants sont au vert, le choc de défibrillation est envoyé.
Le courant traverse le cœur et dépolarise les cellules cardiaques, pour
les faire redémarrer de façon synchrone.
Est-ce que la défibrillation permet de sauver la personne victime d'un infarctus ?
La défibrillation, si elle est pratiquée très vite, peut permettre au patient de récupérer totalement et d'être sauvé.
Où peut-on trouver des défibrillateurs ?
Environ 10 000 appareils sont installés en France. Ils sont mis en libre
service dans des lieux très fréquentés : centres commerciaux,
entreprises, salles de spectacle, mairies, salles de sport, aéroports,
rues très passantes, gares et dans certains trains… Leur signalétique
est obligatoire.
Etat de fonctionnement des défibrillateurs
Les batteries se déchargent avec le temps. Des équipements permettant de surveiller le bon fonctionnement des appareils à distance via internet devraient être installés en France.