Quelle est la description du testicule, son apparition et sa fonction ?
Les testicules sont deux
glandes de forme ovoïde, situées à la racine
des cuisses et contenues dans les bourses (ou scrotum) à l'extérieur du
corps. Ils sont ainsi maintenus à une température inférieure à celle du
reste du corps (33 à 34°C), qui convient à la production des
spermatozoïdes.
Les testicules ont deux fonctions :
• la production des spermatozoïdes,
• la production d'hormones (essentiellement de testostérone), cette
fonction endocrinienne étant déjà active in utero.
Chez
l'embryon, le testicule apparaît à la 4ème semaine d'aménorrhée, dans
la cavité abdominale, au contact du
rein. Entre le 3ème mois de la
grossesse et le terme, sous l'influence des hormones, les testicules
descendent, guidés par le gouvernail du testicule puis sortent de
l'abdomen par le canal inguinal : le processus s'achève au cours du 9ème
mois, lorsque les testicules se placent dans les bourses.
Quelles sont les anomalies de la descente des testicules ?
Elles sont de deux ordres :
• La cryptorchidie : le testicule n'a
pas achevé sa migration et se trouve dans l'abdomen, au niveau inguinal
ou bien au-dessus du scrotum. La cryptorchidie représente la grande
majorité des anomalies recensées.
• L'ectopie testiculaire : le
testicule ne se situe pas sur le chemin normal de la descente : sa
position est anormale : au-dessus du pénis, au niveau du périnée, en
avant des bourses ou encore au niveau de la cuisse fémorale. Cette
anomalie est moins fréquente.
Les anomalies peuvent concerner un seul testicule (80 % des cas, avec une fréquence plus importante à gauche), ou bien les deux.
Une malformation des testicules/leur descente présente-t-elle un risque de cancer ?
Oui. Les anomalies de la descente des testicules constituent le seul
facteur de risque de cancer clairement identifié. Les cancers du
testicule liés à des anomalies ne représentent globalement que 5 à 10 %
du nombre total de ce cancer. Elles multiplient par 4 le risque de
cancer par rapport à l'ensemble de la population masculine si le
testicule a été abaissé, par 50 à 100 s'il ne l'a pas été. D'où
l'importance du diagnostic précoce des anomalies.
Quels perturbateurs endocriniens ont un effet délétère sur les testicules ?
L'augmentation régulière du nombre de cancers du testicule dans les pays
industrialisés et l'observation de variations géographiques suggèrent
une origine environnementale du cancer du testicule. Les études ont
identifié des pistes explorées par la recherche. Cependant, étant donné
le nombre de cas recensés, il demeure difficile pour des raisons
méthodologiques, d'obtenir des résultats avec un niveau de preuve
satisfaisant.
Voici les pistes explorées pour le moment :
• Le lien entre les
cancers du testicule et la cryptorchidie et l'exposition aux pesticides
constitue des voies de recherche actuellement privilégiées dans l'étude
de cette maladie.
• L'exposition à des polluants (pesticides,
perturbateurs endocriniens, produits de l'industrie lourde et de
transformation) durant la vie in utero ou durant l'enfance
Quels sont les facteurs de prévention du cancer du testicule ?
La prise en charge, dans l'enfance, de l'anomalie de la descente des
testicules car elle réduit le risque. Il est donc capital de vérifier la
descente des testicules avant l'âge de 2 ans (pour les pédiatres les
généralistes et les parents), par un examen clinique, sachant que la
migration peut s'achever durant la 1ère année après la
naissance. Si
après un an, les testicules ne sont pas tous les deux dans les bourses,
il est nécessaire d'intervenir.
L'examen clinique comporte :
• la recherche d'un testicule caché (cryptorchide),
• la recherche d'une éventuelle
hernie inguinale,
•la vérification des autres organes génitaux.
En cas d'anomalie, l'interrogatoire permet au médecin de se renseigner sur les antécédents de l'enfant et de la famille.
D'une
manière générale, même si le cancer des testicules n'est pas une
tumeur
fréquente, il est conseillé aux jeunes d'apprendre à connaître leur
corps et à palper leurs testicules régulièrement (3 fois par an au
moins).
Quels sont les facteurs de risque du cancer du pénis ?
Pour les hommes qui ont un prépuce, le facteur de risque principal est
le manque d'hygiène locale (lié à un
phimosis ou à un défaut de
toilette, notamment chez l'homme âgé dépendant), les phénomènes de
macération favorisant l'inflammation, voire l'infection.
Les infections chroniques (balanopostite, lichen scléro-atrophique) sont aussi mises en cause.
Les
habitudes sexuelles à partenaires multiples et les antécédents de
condylomes (sorte de verrues génitales) sont associés à une augmentation
de 3 à 5 fois du risque de cancer du pénis.
Quels sont les facteurs protecteurs du cancer du pénis ?
L'hygiène à tous les âges de la vie : apprendre dès l'enfance au petit
garçon à réaliser une toilette complète, incluant un décalottage
systématique est une mesure d'éducation à la santé et de prévention de
bon sens.
L'attention à réaliser une toilette complète, chez
l'homme âgé dépendant, avec délicatesse, car ces gestes intimes peuvent
mettre en cause la
pudeur – tant celle du soigné que celle du soignant.
La
circoncision, lorsqu'elle est réalisée durant la période périnatale ou
avant la puberté, diminue de 3 à 5 fois le risque de cancer du pénis
(1). Réalisée à l'âge adulte, elle ne semble pas avoir d'effet
protecteur.
(1) Penile carcinoma : a challenge for the developing world, Lancet Oncolgy, 2004 ; 5 :240-7.