Télésurveillance
La médecine réalise des progrès considérables, mais aussi l'informatique et la téléphonie. Le ministère de la santé avec la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) de 2009 a fait de la télémédecine une de ses priorités. Dans le domaine de la rythmologie, la télésurveillance, c'est-à-dire la surveillance à distance, s'est développée progressivement depuis les années 2000 et fait maintenant le cadre d'un contrat avec les agences régionales de santé. Medtronic a sollicité l'hôpital Henri Mondor pour être centre pilote dans la mise en place et l'évaluation de son service Medtronic Assistance.
Implants cardiaques télésurveillables
• Les pacemakers servent à gérer les ralentissements cardiaques appelés
bradycardie (bloc sino atriale ou
bloc auriculo ventriculaire). Lorsque le cœur bat trop lentement, le patient est victime de syncopes. C'est une pathologie qui concerne plus particulièrement les personnes âgées.
• Les défibrillateurs implantables ont pour mission essentielle de prévenir la mort subite rythmique (fibrillation et
tachycardie ventriculaire) pour les patients qui ont des pathologies cardiaques sévères comme des CMD (cardiomyopathies dilatées) ischémiques ou non. Il s'agit d'une accélération critique du
rythme cardiaque mettant en danger la vie du patient avec le risque de mort subite.
• Il existe également des dispositifs triple chambre appelés des resynchronisateurs, appareils plus complexes qui permettent d'améliorer les symptômes d'insuffisance cardiaque.
• Les holters ou moniteurs implantables servent essentiellement au diagnostic de syncope grave dont l'étiologie suspectée est d'origine cardiaque. Ils sont implantés au bord gauche du sternum, et non relié à des sondes. Ils n'ont pas d'action thérapeutique, contrairement aux pacemakers et défibrillateurs.
Tous ces appareils sont implantés sous la clavicule et reliés à une, deux ou trois sondes selon la complexité des prothèses, et positionnées à l'intérieur des cavités cardiaques.
Consultations
Les sociétés savantes recommandent un suivi en consultation 1 à 2 fois/an en fonction du type de
prothèse implantée. Or, Le nombre de médecins diminue alors que le nombre de patients ne cesse d'augmenter. On compte actuellement 500 000 patients suivis pour leur dispositif implanté. Les consultations sont surchargées, et il devient de plus en plus difficile d'assumer le suivi de tous les patients.
Avantages de la télésurveillance
La surveillance à distance des prothèses cardiaques en association avec un suivi cardiologique conventionnel par le cardiologue de ville apporte trois avantages :
• le patient est surveillé au quotidien par l'intermédiaire de sa prothèse avec des transmissions de périodicité programmable, et des transmissions liées à des «alertes» ;
• les consultations médicales sont allégées et plus pertinentes. Le maintien d'une consultation annuelle en face-à-face reste important afin de surveiller cliniquement le patient, la loge d'implantation et effectuer des réglages ;
• les coûts de transport sont mathématiquement diminués par la diminution du nombre de consultations pouvant être considérées comme inutiles quand le patient va bien et qu'il n'y a pas lieu de reprogrammer la prothèse…..
Mode opérationnel
Pour gérer la télésurveillance, une organisation précise est établie dans les centres médicaux, et les rôles sont répartis.
Dans le centre de l'hôpital Henri Mondor, c'est un infirmier formé qui remet au patient, après l'implantation de son dispositif cardiaque, le boitier de transmission avec un autocollant sur lequel figure le numéro vert de Medtronic Assistance. L'intérêt de ce centre de service est expliqué au patient. Ce dernier reçoit la consigne de brancher ce boitier sur une
prise électrique de préférence sur la table de nuit, ainsi que les explications sur le fonctionnement (assez simple), et réalise la première transmission.
L'infirmier inscrit le patient sur le site internet de télésurveillance, il renseigne la pathologie et le traitement. En accord avec le médecin, l'infirmier programme la périodicité des transmissions (par exemple mensuelle) et il adapte les alertes en fonction de la pathologie du patient.
Au cours de la nuit, le dispositif implanté va entrer en communication avec le boitier de télésurveillance, et envoyer par un système GSM les données sur un site sécurisé. Comme pour tous les sites médicaux, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) à vérifié le haut niveau de sécurité de ce site accessible par système d'identifiant et mot de passe.
Les données reçues se répartissent en données techniques propres à la prothèse implantée, et en données cliniques comme la survenue de tachycardies. Ces données sont automatiquement hiérarchisées en différents niveaux de gravité. Le lendemain, le médecin responsable de la télésurveillance reçoit dans ses mails toutes les alertes, identifiées selon leur niveau de gravité. Les données sont vérifiées, et si nécessaire les patients sont convoqués pour la prise en charge.
A l'hôpital Henri Mondor, la gestion des mails de transmissions et la surveillance du site sont faites par un médecin. Dans certains centres, les médecins délèguent aux paramédicaux la réception des mails avec un premier tri réalisé selon le degré d'urgence, puis le paramédical se tourne vers le médecin pour la suite de la prise en charge.
Exemple
Le patient est passé en fibrillation atriale (qui est un emballement au niveau des oreillettes) clairement identifiée par sa prothèse, mais non ressenti par le patient. Il risque de se former un caillot de
sang dans le cœur, qui s'il migre dans le
cerveau sera responsable d'un accident vasculaire cérébral de type
hémiplégie. Pour prévenir ce risque, le patient doit être rapidement convoqué en consultation ou en hospitalisation pour introduire des
anticoagulants empêchant la formation de ce caillot.
La télésurveillance va permettre d'être réactif, de dépister et de traiter précocement le patient. La télésurveillance n'est pas un système d'urgence puisqu'il existe un délai incompressible entre la transmission et la gestion des données, mais c'est un moyen d'améliorer la vitesse de prise en charge des patients parfois en amont des symptômes.
Assistance au patient
A la sortie de l'hôpital, après avoir reçu de nombreuses informations, le patient se sent parfois perdu, et il est important qu'il puisse obtenir des réponses. Le service de Medtronic Assistance répond, par un numéro vert gratuit, à l'ensemble des questions d'ordre non médicales que le patient peut se poser. Il trouvera une aide sur les questions techniques sur le système de télésurveillance (branchement du transmetteur, fonctionnement à l'étranger, voyants lumineux…..) ou sur l'appareil implanté (interférence, franchissement des portiques, réalisation d'IRM….).
En cas de questions ne relevant pas de Medtronic Assistance, le patient pourra être réorienté vers le bon interlocuteur, soit le centre implanteur pour les questions d'ordre médical, soit une association de patients comme l'APODEC pour les questions de la vie quotidienne.
Le télésuivi des dispositifs médicaux implantés en association avec Medtronic Assistance, les équipes médicales et les associations de patients sont des acteurs majeurs d'une amélioration de la qualité de vie des patients.
Site à consulter : www.apodec.fr
APODEC (Association des porteurs de défibrillateurs cardiaques)