Point de départ
Inutile de présenter cette pratique sexuelle, tout le monde la connaît. Elle interpelle beaucoup les adolescents, mais aussi les parents.
Un acte naturel
- La première fois où on l'accomplit, c'est... dans le ventre de sa mère. Dès 6 mois de grossesse, l'enfant pose sa main sur son sexe. C'est ce qu'ont montré des échographies.
- Puis au cours de son existence, l'enfant apprend à explorer son corps et il en tire une certaine jouissance. C'est donc un acte naturel.
- Les tabous moraux et religieux ont longtemps pesé et pèsent encore sur la masturbation. Autant les arguments moraux contre la masturbation, tels que la maîtrise ou le respect de son corps ne se discutent pas, autant les arguments tels que : ça rend sourd, fou ou idiot, sont totalement faux.
- La masturbation est une activité sexuelle solitaire qui permet à l'adolescent d'avoir un orgasme très tôt sans avoir de rapports sexuels. C'est un moyen d'explorer son corps et ses sensations.
- Mais cette expérience auto-érotique doit demeurer intime. C'est tout le problème qui se pose aux parents quand leur enfant sans aucune retenue se caresse le sexe devant tout le monde. En général, il comprend cela assez vite. Et lorsque l'enfant arrive à la puberté, il le fait dans son coin, à l'écart des autres.
- Mais cette attitude peut lui susciter des interrogations : le fait d'avoir à se cacher peut l'inquiéter et le culpabiliser. L'attitude des parents est donc fondamentale.
XMasturbation (adolescent) en vidéo
Masturbation Xavier Boquet, sexologue et psychothérapeute, traite d'un sujet tabou la masturbation. Il explique que chez les garçons c'est, à partir d'un certain âge, une nécessité physiologique. Et chez les filles c'est un phénomène lié à des facteurs psychologiques. | 1 vidéos |
L’utilité de la masturbation
- Chez l'adolescent, c'est la conduite sexuelle la plus fréquente. C'est pour le garçon ou la jeune fille une sorte de préparation dans l'imaginaire, une sorte de répétition mentale de ce que sera la future rencontre sexuelle.
- C'est également un moyen d'ouvrir la porte à l'imaginaire et de canaliser les fantasmes.
- C'est enfin un moyen de mieux cerner les limites de son corps et d'expérimenter le plaisir.
- Toutes choses dont on a besoin lorsqu'on est adulte pour avancer dans l'existence.
Quelques conseils simples aux parents
- Ne mettez pas d'interdiction même si vos préceptes moraux vous interdisent cette pratique. En l'interdisant, vous allez culpabiliser votre enfant et le risque est grand de bloquer sa sexualité ou de la lui faire considérer comme quelque chose de sale et d'interdit.
- Si votre jeune enfant se touche le sexe, ne l'interrompez pas et ne le touchez pas.
- En revanche, dès qu'il est en âge de comprendre (dès 2 à 3 ans), expliquez-lui qu'il peut se masturber mais que cela ne doit pas se faire devant tout le monde.
- Plus tard, lorsqu'il approche de la puberté, ne vous dérobez pas aux questions de votre enfant. Expliquez-lui en quoi cela consiste, quel plaisir on peut en retirer, dans quelles conditions et que chez le garçon, cela peut aboutir à l'éjaculation.
- Les explications sont le meilleur moyen pour que la masturbation ne devienne pas un problème pour l'enfant Cela vous permet de faire vous-même le point sur la question et de vous poser des questions que vous ne vous êtes peut-être jamais posées. Les questions d'un enfant sont souvent déroutantes et judicieuses.
Y a-t-il des limites ?
Il n'y a aucune limite à la masturbation, ni en fréquence ni en durée. Toutefois il faut souligner que :
- Si la fréquence de la masturbation empêche une vie normale,
- Si cette pratique est le seul moyen d'obtenir du plaisir,
Si elle exclue toute relation avec l,Autre, dans tous ces cas cette masturbation excessive est le témoin d'un problème.
Que faire alors ?
- L'impression d'anormalité que les parents peuvent ressentir vis-à-vis de leur enfant peut les amener à le traîner chez le psychiatre, ce qui augmentera encore plus son inquiétude et sa culpabilité.
- La conduite la plus sage consiste sans doute à ce que les parents voient un psychologue pour lui exposer le problème et lui demander son avis. Son rôle sera alors de comprendre la situation et de voir s'il faut ou non prendre l'enfant en charge.
- Mais parfois, c'est l'adolescent lui-même qui s'inquiète de cet état qu'il juge anormal ou culpabilisant. Il doit avant tout comprendre que la masturbation est quelque chose de naturel et de parfaitement normal. Si cela perturbe sa vie quotidienne au point qu'il doute de la normalité de son état, la consultation d'un psychologue ne pourra que le rassurer.