Résumé
Aussi appelés surpressions pulmonaires, les barotraumatismes thoraciques sont des accidents potentiellement graves et constituent une urgence vitale lorsqu’ils sont associés à une
embolie gazeuse avec signes neurologiques.
Il s’agit d’accidents peu fréquents, qui surviennent à la remontée, en plongée sous marine en scaphandre autonome mais dont le pronostic peut être potentiellement grave.
Point de départ
Aussi appelés surpressions pulmonaires, les barotraumatismes thoraciques sont des accidents potentiellement graves et constituent une urgence vitale lorsqu’ils sont associés à une embolie gazeuse avec signes neurologiques.
Ces accidents ne sont pas les plus fréquent en plongée bouteille et représentent en moyenne 10% des accidents de plongée.
Mécanisme
En plongée sous marine bouteille, les surpressions pulmonaires surviennent lors de la remontée : la pression diminuant, les volumes pulmonaires augmentent, phénomène susceptible d’engendrer un obstacle à l’expiration. On dit que c’est l’accident classique du débutant.
D’un point de vue physiopathologique, il se produit une distension des alvéoles pulmonaires dont les capacités élastiques sont dépassées : une effraction d’air à travers la paroi est possible et peut ainsi causer un
emphysème sous cutané dans sa forme la moins grave, un pneumothorax, un emphysèmes du médiastin, une embolie cardiaque dans une forme plus sévère, une embolie gazeuse cérébrale dans ses formes les plus graves.
Circonstances de survenue
On dit souvent que l’accident barotraumatique pulmonaire est l’erreur classique du débutant. Ainsi, une méconnaissance des règles de plongée et un manque d’expérience participent, partiellement, à la constitution de surpressions pulmonaires.
Les facteurs favorisants :
- Le non respect des paliers de décompression avec une vitesse de remontée trop rapide.
- La panique
- La proximité avec la surface
- Le blocage glottique reflexe : effort réalisé à glotte fermée comme par exemple, un effort de poussée aux toilettes, une remontée sur le bateau, porter le matériel de plongée tout ceci en retenant sa
respiration.
- Le blocage du détendeur à l’expiration
- Un gonflage intempestif des gilets de stabilisation
- Certaines maladies tel que l’asthme
- Certaines anomalies anatomiques (laryngocèle, emphysème…)
Clinique
La gravité des symptômes va dépendre de l’importance de la rupture alvéolaire. On retrouve ainsi une grande diversité clinique. Ils surviennent en général à l’émersion ou quelques minutes après la remontée en surface ou parfois juste avant pouvant être la cause de
noyades.
On peut distinguer :
- Des signes généraux peu spécifiques : malaise, angoisse, fatigue,
collapsus.
- Des signes pulmonaires : sensation d’oppression du thorax, toux, douleur dans la poitrine, difficultés respiratoires, crachats sanguinolents.
- Des signes neurologiques d’embolie gazeuse cérébrale dans les formes graves qui constituent un véritable accident vasculaire ischémique cérébral.
Evolution et traitement
Devant une suspicion de barotraumatisme thoracique, la prise en charge initiale avant l’arrivée à l’hôpital est toujours la même :
- On note l’heure de début des symptômes
- Oxygénothérapie au masque à haute concentration
- Gestes de premiers secours si la victime est inconsciente
- Appel des secours pour transfert systématique en milieu hospitalier : il est indispensable de poser le diagnostic qui souvent se fait grâce aux
examens complémentaires (radiographie standard du thorax, scanner…)
Dans sa forme pulmonaire isolée, les surpressions thoraciques évoluent favorablement et ne nécessitent pas de prise en charge par oxygénothérapie hyperbare.
Par contre, le traitement par oxygénothérapie hyperbare est une urgence thérapeutique dans les formes avec signes neurologiques associés ce qui signe une embolie gazeuse cérébrale. Le délai de prise en charge par un centre de médecine hyperbare conditionne le pronostic et les risques de séquelles ultérieur, d’où la nécessite de prendre en charge rapidement ces accidents.
A la suite d’un barotraumatisme thoracique pulmonaire isolé, un délai d’un mois minimum doit être respecté, en l’absence de séquelles importantes pour la reprise de la plongée.
Lors d’un aéroembolisme cérébral associé, la reprise est souvent plus compliquée voire dans certains cas formellement contre-indiquée.