Résumé
Les accidents d’immersion en plongée peuvent se produire, aussi bien en plongée bouteille qu’en apnée. Il s’agit, en général, de l’œdème pulmonaire d’immersion, dont la prévalence est semble-t-il sous évaluée. On estimerait sa fréquence à environ 12-15% des accidents de plongée, sachant qu’il s’agit d’une sous-évaluation dans la mesure où de nombreux cas passent souvent inaperçus.
L’œdème d’immersion est un œdème pulmonaire consécutif aux contraintes liées à l’immersion (froid, blood shift, stress, effort, forces mécaniques exercées à la surface des alvéoles pulmonaires…). Du
sang des capillaires pulmonaires s’infiltre dans le tissu pulmonaire, puis dans les alvéoles, à l’origine de symptômes respiratoires plus ou moins marqués.
Point de départ
Les accidents d’immersion sont essentiellement représentés par l’œdème pulmonaire d’immersion. Leur fréquence est sous évaluée, dans la mesure où de nombreux cas passeraient inaperçus ; elle est estimée à 12-15% des accidents de plongée actuellement.
Ce phénomène peut se produire aussi bien en plongée sous marine bouteille qu’en apnée.
Physiopathologie
L’œdème pulmonaire d’immersion est consécutif aux contraintes liées à l’immersion telles que le froid, le blood shift (concentration du volume sanguin au niveau du tronc et de la tête, à l’origine d’une augmentation des pressions sanguines), les forces mécaniques exercées à la surface des alvéoles (augmentation de la pression, des tensions, tractions…), la toxicité de l’oxygène ou à l’inverse le manque d’oxygène, le stress, l’effort…Il se produit alors une altération mécanique des membranes, associée à une augmentation des pressions au niveau des capillaires pulmonaires, à l’origine d’une fuite d’eau vers les
poumons.
Clinique
L’œdème d’immersion peut
toucher tous les plongeurs, quel que soit leur âge et leur état de santé préalable, même s’il survient plutôt chez les personnes de plus de 40ans et qu’il y a certaines maladies prédisposantes (cardiopathies, valvulopathies, HTA,
arythmie cardiaque).
Sa survenue est favorisée par un effort physique intense, une plongée en eaux froides et le
stress.
Même si la plupart du temps les signes cliniques sont bénins, voire passent inaperçus, il est important de le rechercher car l’œdème pulmonaire d’immersion est haut risque de récidive.
Le plus souvent, il se traduit par une gène respiratoire au cours des activités immergées dans un contexte d’effort et de stress et peut survenir à tout moment au cours d’une plongée, aussi bien à la descente qu’à la remontée.
On peut aussi constater de la toux, accompagnée ou pas de crachats sanguinolents.
Les signes sont ainsi très peu spécifiques. On dénombre cependant des cas de noyade et d’arrêt cardio-respiratoires consécutifs à un œdème d’immersion, d’où la nécessité à dépister cette pathologie de l’immersion.
Evolution et traitement
En général, la symptomatologie s’améliore très vite à la sortie de l’eau.
La conduite à tenir devant un plongeur avec une détresse respiratoire plus importante ou un malaise en immersion :
- Effectuer une remontée assistée en essayant de respecter les paliers de décompression si possible, pour sortir la victime de l’eau
- Oxygenothérapie avec un masque à haute concentration
- Rechercher les facteurs favorisants de l’œdème d’immersion
- Organiser une évacuation rapide pour une prise en charge médicale (nécessité de poser le diagnostic à cause du risque élevé de récidive).