Gluten
Le gluten est une protéine contenue dans certains produits céréaliers. En latin le mot signifie « colle ». Deux types de protéines, la gluténine et la gliadine entrent dans la composition du gluten. La gluténine contribue à la propriété élastique du gluten tandis que la gliadine est responsable de son extensibilité. Le gluten contient aussi de l'amidon, des
sucres réducteurs, des pentosones. Plus prosaïquement, les
protéines du gluten permettent au pain de lever.
Pathologies
Trois grandes familles de pathologies liées au gluten ont été mises en évidence :
• La maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une
maladie auto-immune : l'ingestion provoque une réaction immunitaire anormale. Elle provoque une atrophie villositaire (destruction des villosités de l'intestin grêle). La prédisposition des patients est génétique, le simple fait de consommer du gluten déclenche une réaction inflammatoire au niveau des villosités intestinales. Le système immunitaire adaptif des patients, en présence des protéines du gluten (les gliadines) produit divers anticorps, ce qui peut causer, à terme, des lésions de la paroi intestinale (de l'intestin grêle), avec des problèmes de
digestion et une moindre assimilation par l'organisme des nutriments, des minéraux et des
vitamines. Des complications (rares) peuvent survenir sous la forme de lymphomes.
• La
sensibilité au gluten (et au blé) non cœliaque
Caractérisée par un ensemble de symptômes digestifs et extra-digestifs survenant rapidement (quelques heures à jours) après l'ingestion de gluten et amélioré par l'éviction du gluten sans avoir les caractéristiques biologiques (absence d'anticorps spécifiques) et histologiques (absence d'atrophie villositaire) de la maladie cœliaque. Elle serait bien plus fréquente que la maladie cœliaque.
• L'allergie au blé
C'est une allergie alimentaire qui affecte les organes respiratoires et la
peau. Les données françaises sur la prévalence sont peu nombreuses.
Symptômes
• Les symptômes de la maladie cœliaque
Manifestations digestives (diarrhée chronique, parfois constipation) douleurs abdominales, ballonnement, flatulences, perte de
poids. Parmi les symptômes non digestifs (50% des cas), on note une fatigue prolongée, une
anémie par carence en fer ou en vitamine B9 (acide folique), des
aphtes récidivants, une dermatite herpétiforme. On considère également que 80% des sujets ne sont pas diagnostiqués, en raison de symptômes mineurs ou de formes atypiques (comme la seule carence en fer). Des fractures par
ostéoporose ont été observées.
• Les symptômes de la sensibilité au gluten (et au blé) non cœliaque
Tableau d'intestin irritable avec ballonnement abdominal, diarrhée, douleurs abdominales, mais également céphalées,
douleurs articulaires et musculaires,
flatulences et nausées, fatigue, manque de concentration, engourdissement et
fourmillements dans les membres.
• Les symptômes de l'allergie au blé
Problèmes cutanés, asthme, et manque de concentration.
Prévalence de la maladie coeliaque
La prévalence de la maladie cœliaque a été revue à la hausse, de nombreux experts confirment ce chiffre. En Europe, environ 1% des adultes et des enfants seraient atteints de maladie cœliaque, et seulement 10 à 20% des cas seraient diagnostiqués. Le diagnostic peut être méconnu en raison de symptômes mineurs ou de formes atypiques (comme la seule carence en fer) et des formes extra-digestives fréquentes. Il semble aussi que les médecins mal informés sous-estiment la prévalence.
La prévalence de cette maladie est huit fois plus élevée en Finlande (2,4%) qu'en Allemagne (0,3%) chez les personnes de 30 à 64 ans. En Finlande, la prévalence de cette maladie a doublé en 20 ans, ce qui s'expliquerait par l'amélioration des taux de détection.
L'augmentation de la prévalence de la maladie cœliaque est liée à plusieurs facteurs :
• médical : amélioration des techniques de diagnostic,
• social : une sensibilisation plus forte du public et des professionnels de santé à la maladie,
• environnemental :
- la modification de la quantité et de la qualité du gluten changent dans l'agriculture,
- les infections intestinales,
- l'alimentation des enfants,
- les perturbations de la flore intestinale.
Dépistage d'une maladie coeliaque
Pour la maladie cœliaque, le bilan médical se fait en trois étapes. Un test sanguin sert à rechercher des
anticorps anti-transglutaminase, de classes IgA, (les plus spécifiques de la maladie). Le dosage des IgA doit être réalisé en raison d'une possible carence en IgA observée dans environ 5% des maladies cœliaques ; si c'est le cas, on dosera les IgG anti-transglutaminases. La présence de ces anticorps renforce l'hypothèse d'une maladie cœliaque. Chez l'adulte, le diagnostic est confirmé par une biopsie de l'intestin grêle (du duodénum), réalisé par une
endoscopie haute (par la bouche). L'analyse des
prélèvements met en avant la présence ou l'absence de lésions de la paroi intestinale (atrophie notamment).
A la différence de la maladie cœliaque (et de l'allergie), la sensibilité au gluten non coeliaque peut uniquement être diagnostiquée par le biais d'une procédure d'exclusion et l'histoire clinique des patients. Celle-ci est mise en place quand le médecin a clairement éliminé la présence d'une maladie cœliaque et d'une allergie. L'allergie se dépiste par un test cutané d'allergie spécifique.
Vie sans gluten
Le gluten est partout ! Dans la maladie coeoliaque, le régime d'exclusion est la seule option, y compris des produits contenant des traces de gluten. Outre le pain, les viennoiseries, et les pâtisseries, il entre dans la composition des pâtes alimentaires, des biscuits, des aliments panés, enfarinés ou enrobés de pâte à frire, des poissons panés, des soupes, des sauces, des bières. Les procédés de fabrication industriels l'ont aussi fait entrer dans la charcuterie, le sucre glace, les poivres moulus et les épices d'assaisonnements, ainsi que dans certains
médicaments.