Définition
- La fièvre chikungunya est une maladie transmise par un moustique. Elle
est due au Virus chickungunya. Ce moustique sévit dans certaines zones
comme les Comores ou La Réunion.
- Cette fièvre est responsable de courbatures intenses qui obligent les
personnes atteintes à marcher courbées d'où le nom chikungunya, "celui
qui marche courbé" en swahili.
Le virus
- C'est à virus ARN, qu'on appelle aussi rétrovirus, de la famille des Togaviridae, du genre Alphavirus. Il sévit de l'Afrique de l'Ouest à l'Indonésie en passant par l'Afrique orientale, l'Afrique australe et l'Inde.
- Ce virus est très sensible à la sécheresse. Il est détruit par l'alcool à 70° et inactivé par la chaleur quand celle-ci dépasse 58°.
- Il est rarement mortel, mais peut provoquer des troubles hémorragiques.
XFièvre Chikungunya en vidéo
Chikungunya Marc Lecuit, responsable de l'Unité Biologie des infections de l'Institut Pasteur explique ce qu'est la fièvre Chikungunya, son modes de transmission, ses symptômes, ses conséquences et son traitement. | 4 vidéos |
Transmission
Elle se fait par l'intermédiaire d'un moustique, Aedes aegypti.
Le risque est le plus grand durant la saison des pluie, le moustique appréciant l'humidité.
Incubation
La temps d'incubation entre la piqûre et la maladie est compris entre 1 et 12 jours.
Epidémiologie
- Le virus aurait touché environ 2000 personnes selon l'OMS depuis Février 2005.
- Depuis Janvier 2006, l'épidémie aurait touché 22.000 personnes.
Signes
- Fièvre élevée et brutale
- Douleurs dans les articulations et dans les muscles. Les phalanges et les poignets sont plus particulièrement atteints.
- Des boutons peuvent apparaître sous forme de vagues éruptions sans localisation précise.
- Des nausées, des maux de tête et des vomissements sont possibles.
Le tout dure pendant 2 à 5 jours.
- Dans certains cas, la maladie ne donne aucun symptôme. Elle confère une immunité durable, ce qui évite de la contracter une nouvelle fois.
Evolution
- La maladie n'est pas mortelle mais il n'existe ni vaccin ni traitement préventif médicamenteux. De plus les courbatures sont assez douloureuses.
- Généralement la guérison survient en une semaine environ.
- Des hémorragies bénignes (saignements de nez, ou des gencives) sont possibles.
- Dans certains cas, des douleurs musculaires et articulaires peuvent persister pendant plusieurs semaines.
Contagion
- Jusqu'à présent, aucun cas de transmission inter humaine n'a été décrit.
- Toutefois, il semble que dans certains cas, la mère contaminée puisse le transmettre au foetus. Il n'y a pas de conséquence.
Prévention
- Il n'existe pas de médicaments à titre préventif, ni aucun vaccin.
- La seule prévention consiste à se protéger des moustiques grâce à des répulsifs antimoustiques et à une moustiquaire. Mais cela ne garantit pas d'échapper à des piqures et donc à la transmission du virus.
- La lutte contre cette maladie passe par une politique d'éradication des moustiques. Diverses mesures sont nécessaires, en particulier la suppression le plus possible des eaux stagnantes ou des récipients conservant l'eau et dont le moustique a besoin pour se reproduire.
- L'élimination des déchets urbains est également une nécessité puisqu'ils favorisent les retenues d'eau.
- Une politique de désinsectisation et de modification des infrastructures est également à mener à long terme. Le but est de faire disparaître les zones d'eau stagnantes de la même façon qu'en France on a éradiqué le paludisme en asséchant les marais.
Actualités
17 Février 2006
(Source Ministère de la santé)
- D'après l'Institut de veille sanitaire, au 12 février, le nombre cumulé de cas de chikungunya, atteindrait les 110 000 soit près de 100 000 cas pour l'année 2006 contre 12 000 pour l'année 2005.
- Le rythme actuel se situerait à 22 000 nouveaux cas par semaine.
- D'après l'avis du 16 février du Comité scientifique des Arboviroses, 48 certificats de décès ont retenu le chikungunya comme cause associée depuis janvier 2006 et 4 comme cause principale (3 personnes de sexe masculin âgées de 10, 82 et 86 ans, 1 femme de 93 ans).
- On compte à la Réunion, toutes causes confondues, 4280 décès en 2005, 3884 en 2004, 4022 en 2003, 4004 en 2002.
Il y a donc en 2005 396 décès de plus qu'en 2004, 258 de plus qu'en 2003.