Entrainement
L'entrainement contribue à l'amélioration des performances en habituant l'organisme à subir des charges de travail plus importantes et à augmenter ses capacités d'endurance à l'altitude.
L'entraînement apprend à gérer l'effort, à économiser les réserves énergétiques, chose indispensable en altitude.
Acclimatation
Ce sont les mécanismes plus économiques qui se mettent en place à condition que l'organisme bénéficie d'un peu plus de temps.Pour compenser les effets de l'hypoxie, la production de
globules rouges se multiplie : c'est la
polyglobulie. Elle commence à être efficace dès le sixième jour en altitude.La fréquence cardiaque reste élevée, mais un mécanisme de contrôle naturel se met en place pour l'empêcher d'être trop rapide, ce qui limite ses possibilités mais protège le cœur de l'infarctus.Le corps doit absolument modifier la répartition de l'eau dans l'organisme au risque de développer des œdèmes…Pour que cette acclimatation se produise, il faut que le séjour en altitude dure et qu'il soit suffisamment haut. L'altitude de 3 000 mètres est considérée comme palier nécessaire au déclenchement de réactions efficaces.
L'acclimatation protège le cœur contre l'infarctus
Au bout d'une semaine à plus de 4000 mètres, la fréquence cardiaque maximale diminue, comme si le cœur ne voulait plus répondre à un exercice physique important. En fait, cette limitation naturelle est due à la baisse de sensibilité des béta-récepteurs du myocarde. C'est à leur niveau que l'adrénaline agit pour augmenter la fréquence cardiaque en temps normal. Après acclimatation, ces récepteurs se masquent et l'adrénaline n'agit plus.
Bien que cette modification soit responsable d'une baisse de performance, elle protège le cœur d'une demande insolvable en oxygène, plus rare à cette altitude.
Acclimatation pour un sommet de moyenne altitude (3000 à 5000 m)
L'ascension du mont Blanc est trop souvent de celles que l'on pense pouvoir aborder sans préparation. Beaucoup s'y engagent pour la première fois sans se donner les moyens de réussir. Trop pressés, ils préfèrent compter sur le seul entraînement physique. Pourtant, les statistiques parlent d'elles-mêmes puisque parmi les prétendants, quatre alpinistes sur cinq n'atteignent pas le sommet. Et la plupart n'en garderont qu'un mauvais souvenir puisque trois sur cinq auront souffert de maux de tête ou de vomissements.
La pression en oxygène disponible au sommet du mont Blanc est réduite presque de moitié, ce qui altère de façon évidente les capacités physiques humaines. La dépression mécanique exercée sur les cellules et sur les organes creux n'est pas sans effet sur les réactions physiologiques de l'organisme. Pour en avoir une idée, il suffit d'observer une bouteille en plastique étanche que l'on a emportée en altitude : elle a gonflé !
La théorie :
La production de globules rouges supplémentaires pour faire face au manque d'oxygène démarre dès que l'organisme est soumis plus de six heures à une altitude supérieure à 3000 mètres. Il faut six jours pour que ces globules rouges acquièrent leur efficacité.
La pratique :
Sachant cela, il est facile d'établir un programme qui stimule l'organisme les premier et deuxième jours en réalisant une course aux alentours de 3500 mètres. Avec, en plus, une nuit à cette altitude, les bénéfices de cette acclimatation seront probants quatre à cinq jours plus tard et l'ascension du mont Blanc pourra se dérouler dans de bonnes conditions.
Acclimatation pour un sommet de haute altitude (5000 à 8848 m)
Les statistiques démontrent que la haute altitude est souvent le lieu d'expression et d'épanouissement de l'homme ou la femme mûr. Avec l'âge, on sait mieux se préserver, respecter les règles d'ascension, gérer l'effort et faire preuve de patience ; l'esprit de compétition fait place à l'humilité.
L'acclimatation est la pièce maîtresse de la réussite et chacun doit la gérer en fonction de ses réactions. Toutefois, 5% des alpinistes ne parviennent pas à s'acclimater. Face à l'hypoxie, certaines personnes ne ressentent aucun signe alors que d'autres réagissent violemment. Si c'est le cas, ne désespérez pas, nombreux sont ceux qui après avoir vécu des moments difficiles lors de la marche d'approche se sont retrouvés au sommet de l'Everest, tandis que d'autres, apparemment plus solides n'ont jamais dépassé la barre des 7000. Il faut savoir prendre son temps.
La période idéale pour réussir un sommet de plus de 8000 mètres se situe entre la troisième et la sixième semaine d'expédition. Avant, l'acclimatation n'est pas optimale, après, l'épuisement se fait sentir. Dans l'intervalle, l'alpiniste perd la plus grande partie de son poids en graisse, ce qui améliore ses performances en même temps que la production de globules rouges croît. Par ailleurs, dans ce laps de temps, il se trouve dans une phase combative.
Au-delà de cette période, les chances s'amenuisent. Au-dessus de 5000 mètres, l'organisme récupère mal, la digestion perd de son efficacité et la constitution de réserves énergétiques devient plus difficile. Après six semaines, l'organisme puise dans son stock protéique, ce qui diminue les capacités musculaires.