Définition
Le diabète de type 2, dit diabète non insulino-dépendant (DNID) touche 3% de la population française. Cette proportion ne fera qu'augmenter dans les années à venir, à la fois à cause l'augmentation de la population, de son vieillissement, et de l'augmentation inquiétante de l'obésité, en particulier chez les enfants.
Un problème de santé publique
- Les complications du diabète sont graves, lentes et méconnues. En particulier les complications rénales, oculaires et neurologiques qui peuvent être invalidantes.
- Le problème majeur du DNID est qu'il évolue lentement, à bas bruit, ce qui explique le retard au diagnostic. On estime à 600.000 personnes en France les diabétiques authentiques qui s'ignorent. L'âge moyen des diabétiques diagnostiqués est de 57 ans.
Pourquoi un tel retard ?
- La maladie évolue très lentement. Au cours de cette période de développement qu'on appelle le prédiabète, il n'y a le plus souvent pas le moindre signe évocateur de la maladie. Cette période est comprise entre 9 et 12 ans, parfois plus.
- Pourtant dès cette époque, les complications s'installent à bas bruit. C'est tout l'intérêt du dépistage du diabète qui rentre dans le cadre plus général de la politique de dépistage .
Les éléments du dépistage
- La simple mesure de la glycémie à jeun par prise de sang, suffit pour dépister un diabète. Cette mesure est effectuée le plus souvent dans le cadre d'un bilan sanguin demandé à titre systématique ou de façon occasionnelle au décours d'une maladie. L'intérêt de ce dépistage est de pouvoir réaliser dans le même temps un bilan lipidique.
- Autre occasion de dépistage, le dépistage communautaire par mesure de la glycémie capillaire (petite piqûre au doigt).
- L'hyperglycémie provoquée n'a pas d'intérêt dans le cadre du dépistage.
Recommandations de la HAS
Dépistage opportuniste ciblé
- Un dépistage opportuniste ciblé (dépistage demandé par le médecin à la vue de certains problèmes) est recommandé chez les personnes de plus de 45 ans présentant ce qu'on appelle des « marqueurs de risque » qui sont les suivants :
- un excès de poidsIMC supérieur ou égal à 28,
- une hypertension artérielle supérieure à 14/9, ou une hypertension déjà traitée,
- un HDL inférieur à 0,35 g/l et/ou des triglycérides supérieurs à 2 g/l.
- Il en est de même si cette personne a un diabète dans sa famille (père ou mère), un diabète qui a été découvert au cours de la grossesse, ou si cette personne a donné naissance à un enfant de plus de 4 Kgs, ou un diabète déclenché à, l'occasion d'un traitement (corticoïdes par exemple).
Le test, s'il est positif doit être confirmé par un deuxième test.
S'il est négatif, il devra être répété tous les 3 ans. Un suivi plus rapproché entre 1et 3 ans doit être effectué si la personne a plusieurs marqueurs de risque.
Un dépistage communautaire
- Il est nécessaire chez les personnes de plus de 45 ans en situation de précarité, qu'il y ait ou non des marqueurs de risque associés. Le prélèvement par prise de sang ou par glycémie capillaire suffit.
- Les chiffres seuil sont : 1,20 g/l si le prélèvement a été fait plus de 2 heures après le repas, et 1,50 si le prélèvement a été fait moins de 12 heures après le repas.
En cas de résultat positif, un contrôle doit être effectué et la mise en contact avec un médecin réalisée.
En cas de résultat négatif, le test doit être répété tous les 3 ans, et entre 1 et 3 ans s'il y a un marqueur de risque associé.
Le diagnostic
La définition communément retenue (2004) est la suivante :
- Doit être considéré comme diabétique, toute personne qui à 2 reprises a présenté une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l.
- Pour une glycémie à jeun comprise entre 1,10 et 1,26 g/l, la personne est dite "porteuse d'une anomalie de la glycémie à jeun". On appelle également cela "syndrome dysmétabolique".
- La glycémie doit être effectuée véritablement à jeun, le matin, après 10 à 12 heures sans manger, par un laboratoire d'analyse médicale, sur du sang veineux par prise de sang. Cela exclut donc les glycémies effectuées par piqûre au bout du doigt et mesuré par des bandelettes, qui reste alors un examen de dépistage seulement.