Définition
- Le diabète gestationnel est défini par l'OMS comme "un trouble de la tolérance au sucre conduisant à une hyperglyçémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quelque soient le traitement nécessaire et l'évolution dans le post partum".
- Il concerne en France 80 000 à 100 000 femmes par an.
- Il est responsable de complications pour la mère et pour le bébé, c'est pourquoi il est nécessaire de le dépister systématiquement.
- Le diabète gestationnel se définit par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 0,92g/l;
- Si la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26, il faut évoquer un diabète de type II.
- Il est du au fait que pendant la grossesse, il y a une diminution de la sensibilité à l'insuline qui n'est pas compensée par une augmentation de sa sécrétion.
Les femmes qui sont le plus à risque
Le diabète gestationnel doit être dépisté chez toutes les femmes, mais certaine sont particulièrement à haut risque:
- les femmes en surpoids ( IMC supérieur à 25 kilos/mètre carré),
- celles qui ont un parent diabétique du premier degré,
- les femmes qui ont une intolérance aux sucres,
- les femmes qui ont eu au cours de grossesse précédente des bébés trop gros,
- la présence de sucre dans les urines,
- un age supérieur à 35 ans,
- les femmes asiatiques qui ont un risque plus élevé de diabète gestationnel.
XDiabète gestationnel en vidéo
Diabète gestationnel : définition enjeux dépistage. "Cette animation présente le diabète gestationnel, qui est une maladie de la grossesse qui affecte 6 % des femmes enceintes. La glycémie (le taux de sucre dans le sang) est alors plus élevée que la normale (on parle d'hyperglycémie) en raison d'une sécrétion insuffisante en insuline.
De plus en plus de femmes y sont confrontées pendant leur grossesse, en partie à cause des relations très fortes entre cette maladie et l'obésité, elle-même en augmentation." | 7 vidéos |
Le dépistage
Dépistage systématique
Le dépistage doit être systématique pour toutes les femmes enceintes au cours de la grossesse à la 24 semaine d'aménorrhée car il peut être responsable de grave
malformations fœtales. Deux situations très différentes doivent être diagnostiquées:
- Le plus souvent, il s 'agit d'une intolérance au glucose apparue au cours de la grossesse et qui disparaitra au moins temporairement après.
- Dans 1% des cas, c'est un diabète de type II qui pré existait à la grossesse et qui est seulement diagnostiqué à l'occasion de celle ci et qui persistera après l'accouchement. Il entraine des complications maternelles et foetales plus importantes.
Cas particuliers
- Si la femme présente un facteur de risque, il faut faire une glycémie à jeun avant le début de la grossesse et si cela n'a pas été fait au premier trimestre de grossesse.
- Pour les femmes non dépistées présentant un facteur de risque, une hyperglycémie orale provoquée est effectuée avec 75 grammes de glucose entre la 24 et 28 SA.
Les chiffres de glycémie
- Le diabète gestationnel est alors défini par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 0,92g/l, ou une glycémie à 1 heure supérieure ou égale à 1,80g/l ou une glycémie à 2 heures supérieure ou égale à 1,53g/l.
- Si la femme a eu au cours d'une de ses grossesses un diabète gestationnel, il faut rechercher systématiquement après l'accouchement et dans les années qui suivent un diabète de type II.
Les complications du diabète gestationnel
Ce sont à la fois des complications pour la mère et l'enfant.
Complications pour la mère et l'enfant
- Fréquence plus importante d'hypertension artérielle et de pré éclampsie .
- Fréquence plus importante de césarienne.
- La mère qui a eu un diabète gestationnel a un peu moins d'une chance sur deux en moyenne d'avoir un diabète dans les 10 ans. Les femmes en surpoids qui n'ont pas reperdu le gain de poids de la grossesse sont beaucoup plus à risque de diabète que celles qui sont minces et qui ont retrouve leur poids d'avant la grossesse.
Complications pour l'enfant
- Le bébé est trop gros, c'est ce qu'on appelle une macrosomie foetale définie par un poids de naissance supérieur à 4 kilos. Une césarienne est donc parfois nécessaire.
- Son poids entraine des difficultés au cours de l'accouchement, c'est la dystocie, en particulier le passage des épaules est difficile.
Le traitement
Il associe une autosurveillance glycémique et des règles hygièno diététiques.
Autosurveillance glycémique
- Elle est nécessaire à la surveillance du taux de glycémie et permet de décider du traitement à l'insuline.
- Le contrôle est effectué 4 à 6 fois par jour, une fois à jeun et 2heures après le repas.
- Elle se fait à domicile à l'aide d'un petit appareil et les résultats sont transmis par télésurveillance au médecin.
- La glycémie à jeun doit être inférieure à 0,95g/l et à 1,20g/l 2 heures après le repas.
Règles hygièno diététiques
- L'apport calorique doit être limité à 25 à 35 kcal/kg/j et ne doit pas être inférieur à 1600kcal/j. Il est déterminé par l 'indice de masse corporel (IMC) avant la grossesse, la prise de poids au cours de la grossesse et les habitudes alimentaires.
- L'apport glucidique doit représenter 40 à 50 % de l'apport calorique total. Il est réparti en 3 repas et 2 à 3 collations.
Traitement par insuline
- Il est instauré en cas d'échec des règles hygièno diététiques au bout de 10 jours.
- Il est adapté à chaque femme.
- Les médicaments antidiabétiques par voie orale ne sont pas prescrits au cours de la grossesse.
Surveillance
Surveillance de la femme
- Elle assure le contrôle de la glycémie et du bon suivi et de l'efficacité du traitement
- Elle peut être plus fréquente que la surveillance classique d'une visite par mois.
- Elle insiste sur la présence d'une hypertension artérielle et d'une prise de poids excessive.
Surveillance du bébé
- Une échographie supplémentaire peut être demandée.
- L'enregistrement des bruits du cœur est effectuée en cas de diabète mal équilibré.
- En cas de nécessité l'accouchement peut être provoqué en tenant compte des avantages respectifs pour la mère et l'enfant.
Après la naissance
- Il faut s'assurer de la normalisation de la glycémie après la naissance.
- La contraception doit être adaptée aux facteurs de risque.
- Le risque de récidive du diabète gestationnel se situe entre 30 et 84% selon les études.
Références
Rapport de synthèse sur le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel
Recommandation en santé publique: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_39085/fr/recherche?portlet=c_39085&text=diabete&opSearch=&lang=fr&types=guidelines HAS juillet 2015