Problème de santé
Le
diabète est vraiment un problème de santé en France. En 2009, on estime à plus de 3,5 millions le nombre de personnes atteintes, soit un taux de prévalence de 4,4% de la population. Et la progression s'accélère rapidement, de façon soutenue et continue, pour le diabète de type 2, mais aussi pour le diabète de type 1.
Avec une maladie qui commence de plus en plus tôt dans la vie, il y a un enjeu de prise en charge qui est très important. Au-delà de son incidence, le diabète engendre de nombreuses complications. Ces conséquences, sont très coûteuses et deviennent une réelle préoccupation pour les pouvoirs publics et pour les patients. Bien qu'il s'agisse d'une maladie de premier plan, elle n'a pas été retenue par les autorités comme étant une grande cause nationale en 2014. Je peux imaginer que d'une part cette maladie effraye par le nombre de personnes qu'elle touche et par son coût.
Par ailleurs, le diabète est une maladie «moins bruyante» que l'infarctus du myocarde (IM) ou l'accident vasculo-cérébral (AVC) qui marquent davantage les esprits car il s'agit d'accidents aigus qui mettent en jeu la vie des gens à brève échéance. Le diabète est moins bruyant mais très insidieux, et peut créer beaucoup de problèmes à terme.
Progrès dans la prise en charge
Dans le cas du diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2, trois éléments importants sont à prendre en compte : l'auto-surveillance, le traitement, l'éducation thérapeutique.
- Le diabète est une maladie qui a très peu de symptômes. L'auto-surveillance permet de savoir où on en est pour ajuster son traitement. Il faut que le patient ait des informations en permanence sur le niveau de sa glycémie.
- Des progrès continus dans le traitement du diabète se sont fait sentir au cours du dernier siècle, avec des coups d'accélérateur propres à chaque domaine. Le premier jalon, c'est la découverte de l'insuline, au début des années 20 qui a permis de traiter les diabétiques de type 1. Pour le diabète de type 2, c'est encore plus récent, avec l'apparition des premiers
médicaments à la fin des années 40. D'autres jalons concernant l'aisance du traitement sont à prendre en compte avec, pour les diabétiques de type 1, l'apparition des stylos injecteurs d'insuline à la fin des années 80, ainsi que des pompes à
insuline et depuis 10, 15 ans, des insulines bien profilées. Pour les diabétiques de type 2, il y a eu une accélération considérable dans les 10 dernières années, qui élargit la panoplie des possibilités de traitement.
- Quant à l'éducation thérapeutique, elle permet de donner aux personnes les moyens de gérer leur maladie dans la vie réelle et au long cours. Les lecteurs de glycémie sont devenus plus faciles d'utilisation, plus ergonomiques, et plus réactifs avec l'obtention d'une réponse en quelques secondes. Il existe maintenant des appareils de mesure continue du glucose, on peut voir son taux de
glucose en temps réel et tout au long de la journée. Enfin le travail collaboratif entre patients et soignants est un vrai progrès. Il permet non seulement de savoir comment cette maladie évolue mais aussi de savoir comment interpréter les résultats et gérer les traitements de plus en plus complexes.
Contrôle de la glycémie
Se fixer des objectifs de glycémie amène le patient à se protéger des complications à long terme. Pour cela un moyen efficace de mesure est nécessaire et l'auto-surveillance devient indispensable. Le nombre de glycémies quotidiennes pour les patients traités par injections multiples d'insuline ou par pompe devrait être compris entre 4 et 6 par jour, alors que l'étude ENTRED (étude 2007-2009 de l'Inpes -Institut national de
prévention et d'éducation pour la santé- auprès des personnes diabétiques et de leurs médecins) montre que près de la moitié des patients du diabète de type 1 ne font que 3 glycémies par jour. Il y a donc toujours des problèmes de surveillance pour les patients.
Cela peut s'expliquer par des freins de nature psychologique et technique comme le sentiment de contrainte, la
peur face au résultat, le regard des autres, la douleur.
On sait qu'un bon contrôle de la glycémie a un véritable impact sur l'évolution de la maladie et son coût. Le risque d'incidence et de progression des complications au niveau d'autres organes comme des yeux ou des reins est réduit de 40% pour chaque réduction de 10% de l'HbA1c, indicateur de l'exposition à l'hyperglycémie. On peut aussi parler d'économies à court terme. Dans le cas des hypoglycémies sévères, le patient ne peut réagir tout seul, il doit être pris en charge aux urgences. Lorsqu'un patient arrive aux urgences, le coût s'élève à environ 3.000 euros pour la société alors que cela pourrait être évité.
Lecteur de la glycémie
Malgré une amélioration considérable des outils de mesure, des contraintes existent toujours, la piqûre qui est douloureuse ou encore le matériel dont il faut se débarrasser. Mais le plus contraignant reste la répétition de l'action. Avec un système d'autosurveillance, les patients portent un petit capteur constamment sur eux et peuvent regarder leur taux de glucose par un lecteur autant de fois qu'ils le souhaitent sans avoir à sortir tout leur matériel. Le lecteur fournit le profil de variabilité du glucose par journée.
Amélioration traitement et qualité de vie
Etre à l'aise dans sa vie et avec sa maladie est un facteur de réussite qui permet un gain de temps et d'énergie pour rendre le traitement plus efficace. Les patients peuvent prendre le temps de réfléchir à leur traitement, ils se sentent plus libres de comprendre ce qui se passe et ont plus d'aisance pour prendre des décisions. Concernant les professionnels de santé, il est primordial qu'ils aient une bonne connaissance de l'utilisation et de l'interprétation des résultats du lecteur de glycémie afin qu'ils ne soient pas mis en difficulté par rapport aux patients.