Principe
Le diabétique insulino-dépendant (diabète de type 2 ou DNID) est le plus souvent en surpoids. La réduction de ce poids fait partie du traitement. Le plus souvent, une perte de 4 à 5 kg est suffisante, il est inutile d'essayer de faire suivre à un patient un régime hypocalorique draconien. L'objectif est de revoir et modifier ses habitudes alimentaires, de sorte qu'il puisse avoir une alimentation dite "équilibrée" au quotidien.
Perdre du poids
C'est indispensable et cela fait partie du traitement. Tout dépend de l'IMC .
- Si l'IMC est supérieur ou égal à 30, la réduction de l'alimentation est absolument indispensable.
- Si l'IMC est compris entre 25 et 30, la réduction de l'alimentation est fortement conseillée.
Autre élément à prendre en considération, la répartition de la masse grasse . Elle peut être
- "gynoïde" (culotte de cheval, mais tour de taille conservé)
- ou "androïde" (taille épaissie).
L'âge compte aussi pour la perte de poids : chez le sujet âgé, la décision de la mise en route d'un régime se prend avec le médecin traitant.
Stratégie de perte de poids
- La perte de poids doit être réaliste, c'est à dire accessible sans que la contrainte soit trop forte. Elle dépend donc de chacun.
- Ce qui compte, c'est surtout la durée. L'objectif est le maintien à long terme. La perte de poids initiale ne doit pas dépasser 6 mois.
- Dans la plupart des cas, une perte de 5 à 15% du poids maximal atteint est à la fois possible et entraîne des bénéfices pour la santé.
- Une perte de poids de 20% et plus n'est envisageable que si la personne et son médecin tombent d'accord pour entreprendre un chemin qui peut être long et difficile à supporter psychologiquement.
- Lorsque l'obésité est importante, éviter son aggravation peut constituer un objectif réaliste.
- On sait que les régimes modérément restrictifs ont de meilleurs résultats à long terme et provoquent moins d'effets secondaires que les régimes sévères. De plus ils sont mieux tenables psychologiquement et compatibles avec les exigences de la vie de tous les jours.
Règles principales
- Supprimer les erreurs manifestes en modifiant l'apport en graisses. La simple suppression des charcuteries, des viandes grasses et du fromage, suffit pour diminuer un peu le poids. cette perte de poids permet surtout de participer à une certaine maîtrise du diabète. Il en est de même pour l'alcool et les boissons sucrées qui doivent être évitées.
- On calcule avec un diététicien la dépense énergétique quotidienne. Elle est calculée sur l'âge, le sexe, le poids et l'activité physique habituelle. Ce calcul permet de définir la base de départ. Ensuite il suffira de réduire des 2/3 ces apports au moyen d'une alimentation appropriée. Cela suffit largement.
D'une manière générale, l'alimentation du diabétique répond aux mêmes règles que pour la population générale : limiter les apports, en particulier en graisses. |
Répartition des aliments
Protides
Les apports protidiques doivent rester inchangés.
Glucides
- Les glucides doivent représenter environ la moitié de la ration calorique quotidienne, soit un apport minimal de 180g/jour. Ce point est bien entendu à valider avec le médecin traitant.
- Les apports en glucides doivent être essentiellement des aliments "amylacés" (pain, pâtes, riz, féculents), et dans une moindre mesure de fruits et de lait dont l'apport doit être mesuré avec le médecin.
- Il est utile de connaître les tables d'équivalents glucidiques, et les index glycémiques des aliments. Il faut privilégier les aliments d'index glycémiques bas (légumes secs, pâtes, riz) et limiter les aliments d'index glycémique élevé (pomme de terre, pain). Le sucre (saccharose) doit être limité à 5% de l'apport calorique quotidien. Les édulcorants (aspartam, saccharine, acesulfame, sucralose) sont autorisés avec accord du médecin.
Répartition glucides-lipides
La répartition des glucides et des lipides dépend de plusieurs éléments :
- si la personne a une obésité située sur l'abdomen (obésité androïde) + une augmentation des triglycérides , + un HDL-cholestérol (le "bon cholestérol") bas, on conseille une alimentation en glucides de 40% (au lieu de 50%), et un peu plus de lipides en privilégiant les acides gras mono-insaturés (Huile isio , tournesol, soja, pépins de raisin...).
- Si la personne a un poids normal ou une obésité non située sur l'abdomen + un bilan lipidique normal, le régime peut être riche en glucides (55%), pauvre en lipides (30%) et ne privilégiant pas les acides gras mono-insaturés.
- L'apport en acides gras poly-insaturés oméga 3 (huile de poisson) n'a pas d'intérêt pour le diabétique de type 2.
Alcool
L'alcool est autorisé dans la limite de 2 verres de vin par jour ou leur équivalent en alcool, à prendre au cours du repas. Cet alcool rentre dans le calcul de la ration alimentaire.
Fibres
- Les fibres sont nécessaires car elles retardent l'absorption des glucides et soulagent donc un peu le pancréas dans son travail.
- Les fruits, légumes verts et les légumineuses apportent des fibres solubles (pectines, guar, gommes) qui diminuent l'absorption des sucres au niveau intestinal.
- Un ajout de fibres sous forme de complément alimentaire n'est pas recommandé et doit être vérifié avec le médecin.