Point de départ
On voit parfois des mères s'inquiéter de ce que leur enfant mange trop. Cela ne signifie rien en soi. Nous avons déjà insisté sur ce point. Chaque enfant a ses besoins propres, et certains ont besoin de calories plus que d'autres. C'est pourquoi ils mangent, ils ont faim.
Soit parce qu'ils grandissent plus vite que d'autres : s'ils mangent plus, leur poids reste tout à fait normal pour leur taille.
Soit parce qu'ils sont très actifs et consomment plus d'énergie que d'autres : ceux-là sont paradoxalement parfois maigres.
Si votre enfant est ainsi, ne comparez pas ce qu'il prend avec ce que prend un autre enfant du même âge ou selon des normes qui ne veulent rien dire. Tant que sa croissance est régulière, laissez-le prendre ce qu'il veut, il ne peut rien lui arriver.
Les crises de boulimie
Votre enfant, surtout après 1 an, peut réclamer plus que d'habitude, voire même, quand il est plus grand, se servir seul dans le réfrigérateur…
Souvent, il s'agit d'une phase où sa croissance s'accélère ou bien ses activités sont modifiées (séjour à la mer, à la montagne, etc.) : ainsi, ses besoins augmentent. Dans ce cas, il faut suivre ses besoins : la courbe de poids ne s'en ressentira pas ou peu.
Parfois, cependant, il compense par un excès brutal d'alimentation une angoisse, une peur d'abandon, une séparation, un « malaise ». Sachez les reconnaître avant que l'habitude ne soit prise et qu'une surconsommation s'installe, conduisant à un excès de poids.
L'obésité
Elle est rare, mais elle est grave. L'obésité vraie, génétique, est exceptionnelle. Nous entendons par obésité vraie, une croissance pondérale anormale liée à une maladie primitive du tissu graisseux qui entraîne un excès de l'alimentation. Il faut l'opposer à l'obésité de surconsommation où la surcharge en poids est due à un excès d'alimentation ; celle-ci est donc réversible sous l'influence de modifications de l'activité et de la diététique.
Les causes de surconsommation sont multiples. Nous voudrions cependant insister sur quelques-unes, afin de vous permettre de les éviter.
Ne pensez pas qu'avoir un « gros bébé » est un gage de bonne santé. Ne faites pas une satisfaction personnelle de bien nourrir votre enfant. Cela vous sécurise peut-être d'avoir un bébé joufflu, bien nourri, jovial, mais vous lui donnez de mauvaises habitudes… Il sera difficile de le freiner plus tard… Si vous êtes vous-même issu d'une famille de gros mangeurs, ne cédez pas aux pressions familiales, à ceux qui pensent savoir mieux que vous ce qui convient à votre enfant ; vous vous culpabiliserez de ne pas avoir vous-même un gros bébé.
Ne félicitez pas votre enfant quand il mange bien ou beaucoup : il s'en réjouirait et, poussé par l'admiration, ferait de son appétit une véritable performance.
N'oubliez pas que, chez un enfant, l'ennui, l'angoisse, l'insécurité, une séparation, bref, tout « stress » psycho-affectif peut induire une compensation par une boulimie, précurseur d'une surconsommation et donc d'une obésité. C'est rare avant 3 ans. Sachez cependant les reconnaître et les limiter.
Si votre enfant est difficile, capricieux, n'abusez pas de sucreries, de gâteaux, « pour avoir la paix ».
Manger est indispensable.
Bien manger est un privilège.
Trop manger est un défaut,
… et l'obésité une maladie redoutable.