Quels sont les facteurs de risque avérés du cancer de la prostate ?
Les facteurs de risque avérés du cancer de la prostate sont les suivants :
•
L'âge : plus on vieillit, plus il y a des risques que des cellules
anormales se développent dans la prostate – ce qui ne signifie pas
cependant qu'une maladie agressive se révèle. Cependant, il arrive qu'un
homme jeune (50 ans) développe un cancer de la prostate. A cet âge, un
cancer de la prostate qui n'est pas traité entraîne le décès du patient.
• Le facteur ethnique : les hommes originaires d'Afrique
sub-saharienne ou des Antilles ont un risque accru de cancer de la
prostate.
• Les antécédents familiaux.
Quels sont les facteurs de risque suspectés du cancer de la prostate ?
Les facteurs de risques suspectés du cancer de la prostate sont les suivants :
•
L'exposition au chlordécone. C'est un pesticide utilisé dans la culture
des bananes, classé « cancérogène possible » par le CIRC (Centre
International de Recherche), associé à un risque augmenté de cancer de
la prostate.
• Une
alimentation riche en graisses et pauvre en fruits et légumes, ainsi qu'une supplémentation inadaptée.
• Le rôle des
perturbateurs endocriniens est étudié mais aucune donnée probante n'a, à ce jour, été publiée sur le sujet.
Quels sont les facteurs protecteurs du cancer de la prostate ?
Les facteurs protecteurs du cancer de la prostate sont les suivants :
•
L'exercice physique : selon une étude publiée en 2013, pratiquer 9
heures de
sport par semaine réduit de 53 % le risque de développer un
cancer de la prostate. D'autres travaux tendent à montrer que la
pratique d'au moins 3 heures de sport par semaine pourrait ralentir la
promotion et la progression du cancer. Cependant ces données ne sont pas
statistiquement probantes.
• La
prévention chimique : des
essais ont étudié les bénéfices éventuels de la prescription
d'inhibiteurs de la 5
alpha réductase – des
médicaments prescrits dans
le cadre de l'hypertrophie bénigne de la prostate, qui ont une action
hormonale sur le volume de la glande – dans la prévention de la survenue
des cancers de la prostate. Si une baisse de l'incidence a été
observée, une augmentation de la fréquence de cancers de haut grade a en
revanche été enregistrée. Le rapport bénéfice/risque est donc
défavorable.
• L'alimentation : lycopène, grenade, curcuma,
graisses végétales… beaucoup de pistes relatives à la prévention
alimentaire du cancer de la prostate ont été suivies. Peu sont, à ce
jour, statistiquement concluantes. Les dernières analyses de la
littérature scientifique permettent de faire le point, en détails… mais
si l'on devait résumer en quelques mots les recommandations de bon sens à
faire au patient : ce qui est bon pour le
coeur (méditerranéen, riche
en fruits et légumes) est bon pour la prostate !
Quel est l'impact du régime classique des pays industrialisés occidentaux sur le cancer de la prostate ?
Le régime classique des pays industrialisés occidentaux comporte des
caractéristiques qui contribuent à agir sur des paramètres qui
favorisent la promotion de tous les cancers, y compris le cancer de la
prostate :
• Niveau de
calories élevé.
• Beaucoup de graisses saturées.
• Riche en
protéines animales.
• Pauvre en fruits frais et en céréales complètes, essentiels pour garantir des apports suffisants en
vitamines et minéraux.
•
Beaucoup de
sucres raffinés : ces sucres contribuent à provoquer
hyper-insulinémie et obésité, qui participent à l'activation de
processus inflammatoires53. L'excès d'insuline pourrait donc jouer un
rôle dans la promotion des cancers (développement de la tumeur). La
réduction des sucres raffinés, dit « rapides », pourrait agir comme un
facteur protecteur. La mise en oeuvre d'un régime pauvre en sucres «
rapides » chez les patients souffrant d'un cancer de la prostate est
l'une des pistes alimentaires explorées, même si elle n'est pas validée à
ce jour.
Source : The Relationship Between
Nutrition and
Prostate Cancer: Is More Always Better ? European urology 6 3 ( 2 0 1 3 )
810-820.
Quels aliments choisir pour prévenir le cancer de la prostate ?
L'effet protecteur de la consommation d'un certain nombre d'aliments a été étudié :
•
Les poissons gras comme le saumon, la truite ou le thon. Si les études
ne montrent pas de réduction du risque de cancer de la prostate,
certaines analyses soulignent une réduction possible de la mortalité
spécifique par cancer de la prostate.
• Les légumes crucifères :
brocoli, choux de Bruxelles, chou, chou-fleur. Ces légumes sont riches
en fibres, en vitamine E et C, en
acide folique et contiennent des
isothiocyanates. Ceux-ci sont connus pour réduire la croissance des
cellules cancéreuses par inhibition des récepteurs aux
androgènes.
Plusieurs études ont relaté une relation inverse entre la consommation
de ces aliments et le risque de cancer de la prostate. Il s'agirait donc
d'aliments protecteurs.
• L'ail, poireaux, la ciboulette et
l'échalote. Ils contiennent des dérivés du
soufre connus pour stimuler
le système immunitaire, inhiber la croissance des cellules cancéreuses,
moduler certains
gènes à l'origine de la réponse aux androgènes. Les
études, peu nombreuses, étudiant leur action sur le cancer de la
prostate ont montré un effet protecteur.
• Le curcuma. Il
ralentit la croissance des cellules cancéreuses chez les souris, mais à
ce jour, aucune étude n'a été publiée sur son éventuelle action
protectrice
contre le cancer de la prostate.
Quels compléments alimentaires choisir pour prévenir le cancer de la prostate ?
Les compléments alimentaires sont à consommer avec discernement,
toujours en discussion avec son médecin et n'offrent pas vraiment de
solution miracle.
• La
vitamine C. Si des études menées in vitro
et in vivo ont montré qu'elle pouvait ralentir la progression des
tumeurs, les études randomisées contrôlées n'ont montré aucune action
favorable sur le cancer de la prostate. De surcroît, consommée à fortes
doses, cet antioxydant pourrait avoir une action pro-oxydante
contre-productive.
• Le carotène. Deux grandes études ont
exploré l'efficacité du carotène et du rétinol (forme principale sous
laquelle la
vitamine A est présente dans l'organisme) : elles ont montré
une corrélation entre la supplémentation et un risque accru de cancer
de la prostate. La supplémentation serait donc plutôt un facteur de
risque.
• La vitamine E. Une étude menée sur la supplémentation
en
sélénium et vitamine E a montré un risque statistiquement
significativement accru de cancer de la prostate chez les hommes
supplémentés en vitamine E.
• Le lycopène. Plusieurs études se
sont intéressées au rôle protecteur contre le cancer de la prostate de
ce puissant antioxydant. Certaines ont montré une réduction de
l'incidence des tumeurs quand d'autres ont seulement souligné une
diminution du
PSA . A la lumière des études scientifiques menées à ce
jour, le rôle protecteur du lycopène n'est donc pas totalement probant.
•
Les extraits de grenade. Plusieurs études cliniques prospectives ont
montré une corrélation entre la supplémentation en extrait de grenade ou
la consommation de jus de grenade et l'allongement du temps de
doublement du PSA chez les patients avec un cancer de la prostate. Or,
plus le temps de doublement du PSA est long, moins le cancer de la
prostate est agressif. Il s'agirait donc d'un facteur protecteur contre
la promotion et la progression du cancer.
• Les
épigallocatéchines gallates (EGCG). Ces substances sont abondantes dans
le
thé vert. Si les études semblent montrer une diminution de
l'incidence du cancer de la prostate chez les hommes prenant des EGCG,
et un ralentissement de la progression du cancer, ces substances ne
semblent pas avoir d'effet sur l'évolution des tumeurs avancées.
•
Les polyphénols. Une autre supplémentation riche en polyphénols
associant l'extrait de grenade à des extraits de thé vert, brocoli,
curcuma, a fait l'objet de l'étude Pomi-T® qui a été présentée au
congrès 2013 de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) : la
supplémentation chez les patients présentant un cancer de la prostate a
été associée à un ralentissement de la progression du PSA (signant la
progression de la tumeur).