À méditer
La confiance dans le partenaire est la clé du problème de la transmission des MST et en particulier du VIH. Avant la survenue du sida, cette question pouvait être éludée car aucune des maladies transmissibles ne présentait de risque mortel, même si certaines d'entre elles pouvaient être source de complications très graves comme la syphilis ,ou comme les chlamydia responsables de stérilités tubaires ou de GEU. Avec la survenue du sida, le problème de la confiance est devenu crucial, car on risque de contracter une maladie certes devenue plus souvent chronique que mortelle, mais demandant actuellement encore un traitement de très longue durée, même quand tout se passe bien.
Plusieurs types de confiance peuvent exister
La confiance aveugle
- On est certain de soi et du partenaire qui de son côté tient le même raisonnement.
- Une telle conduite, même si elle montre beaucoup d'amour et d'ouverture est néanmoins une conduite risquée : en effet, plusieurs inconnues sont en jeu : votre passé, c'est à dire vos relations sexuelles antérieures et celui de votre partenaire. On peut en toute bonne foi s'estimer sain parce qu'on a aucun symptôme apparent (c'est le cas des chlamidiae par exemple) alors qu'on est porteur d'un germe sans le savoir, qui a été transmis par une autre personne qui ne le savait pas elle-même.
- La parade pourrait consister à faire un test HIV et de le renouveler au bout de 2 mois. L'absence de séropositivité aux deux tests garantit que les deux partenaires sont sains. De la même façon, la sérologie de l'hépatite C est utile à contrôler. Mais cela préjuge également que dans l'intervalle il y ait de part et d'autre une fidélité totale. Cette parade n'est donc à conseiller que pour les couples stables ayant déjà une vie sexuelle commune suffisamment longue. Elle est à déconseiller chez les couples de fraîche date.
La confiance oui mais...
- Elle consiste à ne pas faire abstraction du passé, et au nom de ce passé qu'on n'a pas eu en commun, d'utiliser systématiquement un préservatif tant que la relation n'est pas stable. L'abandon du préservatif pourrait alors constituer le signe d'une relation considérée comme inscrite dans la durée.
- Le problème est en fait psychologiquement plus complexe que cela, car si l'un des partenaires propose l'arrêt du préservatif et que l'autre refuse, cela tendrait à signifier, soit qu'il a quelque chose à se reprocher, soit qu'il n'a pas une confiance totale en l'autre. On se retrouve donc à la case départ.
La confiance raisonnée
- Elle a l'avantage de la simplicité : par principe, on utilise systématiquement un préservatif tant qu'il n'y a pas dans le couple le désir manifeste et affirmé conjointement de faire un enfant.
- Cette attitude a l'inconvénient d'être lapidaire, et de mettre le préservatif comme objet incontournable, une sorte de boulet que l'on traîne derrière soi tant que l'on a pas décidé de procréer à moins de réussir à en faire un objet de complicité et de jeu.
- Elle a l'avantage en revanche d'être simple, de ne pas susciter la question de la confiance, et surtout de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles
L'honnêteté
- La confiance, qu'elle soit aveugle, oui mais... ou raisonnée, a de toute façon besoin d'honnêteté. Cela signifie que toute constatation chez un partenaire d'une MST impose de le dire à l'autre pour qu'il se traite précocement. Mieux vaut deux personnes qui se séparent qu'un couple de séropositifs (de plus, la contamination par le VIH est facilitée par la présence d'autres MST, qui fragilisent les muqueuses). Mais cela aussi ça peut se discuter, ce qui montre bien que le problème de la confiance dans le partenaire est quelque chose qui dépasse beaucoup le simple problème médical.