Physiopathologie et signes cliniques
La
maladie de Dupuytren (MDU) est une affection bénigne dont l'origine est une prolifération bénigne des cellules de l'aponévrose palmaire (paume de la main) entraînant des rétractions des doigts en flexion pouvant altérer considérablement la fonction de la
main. Elle touche davantage les hommes que les femmes, avec un ratio homme-femme de 6 pour 1, et est considérée comme une maladie génétique. Les autres
facteurs de risque sont le
diabète sucré, l'épilepsie et la consommation d'alcool et de
tabacLa MDU provoque la formation de nodules souvent inauguraux, d'ombilications cutanées, puis de brides visible sous la forme de corde sous la
peau (image 1) qui peuvent être à l'origine de rétraction digitale. L'évolution se fait en règle générale par poussées, avec une activité variable. L'évolution n'est pas prévisible et ne se fait pas sur le mode linéaire.
Il s'agit le plus souvent d'une atteinte bilatérale asymétrique. Les lésions peuvent être uni ou pluridigitales et prédominent au niveau des 4ème et surtout 5ème doigts.
Le test de la table de Hueston permet de distinguer les formes sans rétraction (test négatif) où la main peut être mise à plat sur la table et les formes avec rétraction (test positif) où la main se décolle de la table.
Classification et stades
(Selon Tubiana)
Quatre stades ont été répertoriés pour la maladie de Dupuytren (Image 2 et 3).
Ces stades sont visibles dans les photos et les schémas disponibles sur le site .
Traitements
Il n'existe pas de traitement étiologique ou préventif de la maladie de Dupuytren et il existe un risque de récidive ou d'extension de la maladie après tout type de traitement. L'étirement manuel des doigts n'a aucune efficacité sur l'évolution de la rétraction et peut être douloureux
Aponévrotomie percutanée à l'aiguille(image 4)L'APA est plus efficace dans les stades débutants.
Cette technique souffre d'un taux de récidive important avec des chiffres de allant de 50,4% à 5 ans.
Néanmoins, la satisfaction des patients est élevée, même en cas de récidive.
Injection de collagénaseLa collagénase (Xiapex®) est un enzyme extraite du Clostridium Histolyticum qui attaque et « dissout » les fibres du
collagène anormal de la MDU.
En comparaison avec l'APA, l'injection de collagénase présente un risque de récidive moins important
Aponévrectomie chirurgicale (Image 5)Elle donne les meilleurs résultats en termes d'extension digitale.
Le taux de récidive après aponévrectomie sélective varie de 2 à 60 % avec une moyenne de 33% à cinq ans et 15 % de ces patients relève d'une nouvelle intervention.
Conclusion et indication
Le traitement n'est indiqué qu'en cas de test de la table de Hueston positif(image 6).
En règle générale, le traitement est recommandé chez les patients présentant une rétraction métacarpo-phalangienne (articulation à la base des doigts) d'au moins 20° à 30 ° et/ou une atteinte des IPP (articulation du milieu du doigt) quel que soit le degré de rétraction associée à une gêne fonctionnelle.
Les
suites opératoires comportent de la
rééducation et le port d'une attelle d'extension des doigts intermittente dans la journée pendant 1 mois.