Définition
Un traitement antirétroviral (ARV) est prescrit à toutes les personnes infectées par le VIH quelque soit le nombre de lymphocytes CD4 dans le sang, un des baromètres de la maladie avec la charge virale. Il peut donc commencer juste après la contamination et prescrit même si le nombre de CD4 est élevé, signe d'une bonne immunité.
Ce traitement permet d'obtenir une diminution de la survenue d'infections opportunistes, une réduction de la mortalité ainsi que celle du risque de transmission du virus.
Médicaments disponibles
- Il y a plus 20 ARV qui sont répartis selon leur mécanisme d'action en six classes :
inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI) ;
inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) ;
inhibiteurs de la protéase (IP);
inhibiteurs de l'intégrase (INI);
inhibiteurs de la fusion (IF);
antagonistes du CCR5 (anti-CCR5).
XTraitement contre le virus du SIDA en vidéo
VIH/SIDA : le traitement Le professeur Nathan du Service des Maladies Infectieuses du CHU Saint Pierre à Bruxelles explique ce qu'est la triple thérapie utilisée pour les patients infectés par le VIH. | 1 vidéos |
Premier traitement ARV
Il associe 3 médicaments différents issues de deux familles différentes afin d'agir à différents niveaux de la réplication virale : 2 INTI avec un 3e agent. C'est ce qu'on appelle la trithérapie.
Un test génotypique de résistance est effectué avant la mise en place du traitement, au mieux lors du diagnostic de l'infection à VIH afin de l'orienter au mieux.
Le choix des molécules se fait au
sein d'un nombre limité d'associations dont l'efficacité, la tolérance et la simplicité d'emploi ont été validées. Il tient aussi compte des éventuelles infections opportunistes concomitantes, de la situation particulière médicale du patient et des interactions médicamenteuses.
L'objectif du traitement est de maintenir la charge virale dans le
sang indétectable (< 50 copies/mL).
Surveillance
- La personne est revue après le début du traitement. Cela permet d'apprécier sa tolérance et son observance.
- La charge virale et le taux de CD4 sont parmi les éléments les plus importants du suivi du patient.
- Les tests génotypiques de résistance sont effectués si la charge virale persiste.
Suivi du traitement
Charge virale indétectable
Dans ce cas la poursuite du traitement se fait dans le but d'améliorer la qualité de vie du patient, de favoriser son observance en essayant de limiter sa toxicité potentielle afin de prévenir la survenue d'un échec virologique.
Si la charge virale persiste
Le risque de
mutation du virus augmente et donc celui de résistance au traitement.
Dans cette situation, il faut reprendre l'historique des différents médicaments, celui des génotypes successifs et éventuellement celui des concentrations plasmatiques des ARV afin de proposer si possible un schéma thérapeutique comportant trois médicaments.
Premier principe, ne pas arrêter le traitement même si il est incomplètement efficace et ne pas le remplacer par un seul médicament.
Si la réplication virale est faible (CV <200 copies/mL), le traitement est ajusté mais n'est modifié que si elle persiste ou augmente pour se rapprocher de 200 copies /ml.
Si la réplication virale persiste au delà de 200 copies/mL, une réunion multidisciplinaire de cliniciens, virologues et pharmacologues permets de modifier rapidement le traitement ARV.
Les médicaments ARV génériques ont la même efficacité que les molécules princeps.
Reférences
Prise en charge médicale des Personnes vivant avec le VIH recommandations du groupe d'experts. Rapport 2013
sous la direction du Pr Philippe Morlat et sous l'égide du cns et de l'anrshttp://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Morlat_2013_Mise_en_ligne.pdf