Tuberculose (TB)
La tuberculose est une maladie infectieuse due au
bacille de Koch touchant majoritairement les
poumons et ses membranes, mais pouvant atteindre le
système nerveux central et d’autres organes. L’agent responsable de la tuberculose est le bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis), découvert en 1882, qui se propage par voie aéroportée (éternuement, toux, crachat, postillon) aux personnes vivant à proximité, jusqu’à 20% des personnes de l’entourage.
En France, un vaccin, le
BCG existe mais n’est plus obligatoire chez les enfants depuis 2007.Dans le monde, une personne sur trois est porteuse latente (porteuse de
bactéries vivantes mais inactives), période pendant laquelle la tuberculose n’est pas contagieuse On dit qu’elles ont une
infection latente. Dix pour cent des personnes infectées développeront une tuberculose active (maladie), majoritairement dans les 2 ans qui suivent.
Tuberculose multirésistante (TB-MR)
C’est une forme de tuberculose qui se caractérise par un bacille résistant aux deux
antibiotiques antituberculeux de première ligne les plus efficaces (Rifampicine et Isoniazide). Le diagnostic est parfois fait lorsqu’on constate la survenue d’un échec au traitement. La résistance primaire s’observe chez les malades n’ayant jamais été traités par des
médicaments antituberculeux. La résistance secondaire ou acquise s’observe chez les malades ayant été traités auparavant par des médicaments antituberculeux.
Les mycobactéries, devenues résistantes, peuvent se transmettre d’une personne à une autre de la même manière que la TB sensible aux médicaments. La prise en charge de la TB-MR est complexe de par le choix difficile des médicaments, en quantité limitée, moins efficaces et plus toxiques.
Epidémiologie
En termes d'épidémiologie de tuberculose, on compte entre 7 à 8 cas pour 100.000 habitants en France, donc un pays de faible incidence. En revanche, selon les derniers chiffres (2013), nous observons une augmentation des cas de tuberculose multi-résistante de 69 en 2011 à 82 en 2013. Cela représente moins d'une centaine de cas pour environ 5000 cas de tuberculose, une situation cependant préoccupante.
Cette évolution est essentiellement liée à l’augmentation des patients venant des pays de l’ex-URSS, qui représentent la grande majorité de la transmission des cas de tuberculose multi-résistante. Le risque de transmission au personnel de santé dans les
hôpitaux de prise en charge est toutefois limité en raison de l’isolement des patients traités.
Enjeux des cas multi-résistants
On relève trois enjeux dans la prise en charge des cas multi-résistants :
• La première difficulté se situe au niveau du diagnostic. Si l'on ne suspecte pas la possibilité de multi-résistance, les malades touchés vont recevoir des traitements classiques, vont rester contagieux et rendre leur souche bactérienne encore plus résistante. Ils sont donc plus dangereux que des personnes atteintes de tuberculose classique.
• Les cas de multi-résistance, même avec une prise en charge adaptée, mettent plus de temps à guérir. Un traitement de tuberculose classique dure en moyenne 6 mois.Le traitement d'une tuberculose multi-résistante va jusqu'à 18-24 mois, les malades restant contagieux jusqu’à 2-3 mois, même avec des médicaments dits adaptés.
• Les médicaments disponibles pour traiter ces tuberculoses multi-résistantes sont moins efficaces et plus toxiques que les médicaments classiques. Ce sont des traitements très compliqués à conduire. L'observance demeure un problème car les porteurs de ces tuberculoses sont souvent des personnes venant de pays étrangers, principalement d'Europe de l'Est. Ils ne parlent pas français et même s'ils viennent en France pour être traités, ils ne sont pas familiers de notre système de soins. Souvent ces personnes ont des problèmes psychiatriques, des hépatites, voire le VIH, et sont parfois des toxicomanes. Pour toutes ces raisons, leur prise en charge et leur gestion sur le plan personnel sont difficiles, d'autant plus que nous n'avons pas toujours des traducteurs pour leur expliquer comme il faut se soigner et ce qu'il faut faire. La difficulté est donc d’ordre psychologique, social et médical.
Nouvelles molécules
Sous l’impulsion des agences internationales de santé publique (l’Organisation Mondiale de la Santé…), l'industrie pharmaceutique s’est mobilisée pour développer de nouvelles molécules, notamment la Bédaquiline.