Vessie hyperactive
L'hyperactivité vésicale est une pathologie répandue en France, des études indiquant à cet égard qu'environ 17% de la population de tout âge, hommes comme femmes, en souffriraient.
Bien que la cause exacte reste souvent inconnue, la vessie hyperactive est une pathologie entrainant des contractions involontaires de la vessie qui provoquent une urgenturie (besoin irrépressible d'aller uriner), un besoin fréquent d'uriner (pollakiurie) le jour, parfois aussi pendant la nuit (nycturie) et des pertes involontaires d'urine (incontinence urinaire).
C'est une pathologie invalidante qui altère sérieusement la qualité de vie des patients et conduit à leur isolement social. Ces personnes souffrant de vessie hyperactive doivent aller très souvent aux toilettes, parfois de façon urgente, si bien qu'elles n'y parviennent pas à temps. Pour beaucoup de ces patients, la maladie est difficile à supporter et perturbe le quotidien : dormir une nuit entière sans devoir aller aux toilettes, ne pas devoir quitter constamment son poste de travail, avoir des
rapports sexuels avec son partenaire, autant d'activités normales qui relèvent du défi lorsque l'on a une envie constante d'uriner.
Traitement par Botox
Deux études rapportent que seulement 16 à 28% des patients souffrant d'hyperactivité vésicale reçoivent un traitement oral. En outre, des études démontrent une faible adhérence des patients aux traitements de 1ère intention de type anticholinergique. En effet, plus de 50% des patients arrêtent leur traitement oral dans les 12 mois qui suivent l'initiation, soit en raison d'un manque d'efficacité, soit en raison d'effets secondaires.
Le Botox (toxine botulinique de type A) agit en inhibant la contraction du muscle de la vessie, le détrusor, ce qui réduit l'incontinence urinaire (les pertes d'urine involontaires).
Le Botox cible aussi les
nerfs sensoriels contrôlant la sensation d'urgenturie, qui est l'un des symptômes les plus gênants de l'hyperactivité vésicale.
Le Botox est injecté par un médecin urologue tous les six mois environ, en 20 points dans la vessie à l'aide d'un instrument spécifique (cystoscope). Ceci relâche le muscle vésical contracté qui était hyperactif. Ainsi, la vessie peut à nouveau se déployer davantage, retenir plus d'urine avec moins de fuites. L'envie constante d'uriner disparait.
Efficacité
Le Botox (toxine botulinique de type A) en traitement de l'hyperactivité vésicale est un
médicament réservé à l'usage hospitalier, qui contient d'infimes quantités de protéine de toxine botulinique hautement purifiée, isolée à partir de la bactérie Clostridium botulinum.
Les essais cliniques ont permis de démontrer une efficacité très intéressante sur les symptômes les plus gênants pour les patients (fréquence et urgence du besoin d'uriner). Un peu plus d'un tiers des patients est totalement traité de son incontinence et une grande majorité est très notablement améliorée. Il s'agit d'une petite révolution pour des symptômes pour lesquels nous avions peu de solutions jusqu'à présent. Un dernier élément à souligner est que l'injection de ce produit parait très bien tolérée et entraine assez rarement des effets secondaires, faciles à gérer par ailleurs.
Indication
Il est indiqué dans le traitement de l'hyperactivité vésicale idiopathique chez l'adulte qui présente des signes d'incontinence urinaire avec urgenturie sur 3 jours et une augmentation du nombre de
miction qui dépasse 8 par jour.
Ce traitement n'est instauré qu’après une
kinésithérapie vésico-périnéale et la prise d'un traitement anticholinergique qui n'ont pas fait leurs preuves.