Définition
Rupture des muscles rotateurs de l’épaule.
- Ces muscles au nombre de 4 passent au dessus de l’articulation qu’ils couvrent en un épais manteau d’où le nom de coiffe des rotateurs.
- La rupture est rarement complète et exceptionnellement totale (étendue aux 4 muscles).
- Elle est l’apanage du sportif âgé.
Ce qui se passe
Les muscles qui assurent la rotation de l’épaule sont au nombre de 4 :
- Le sus-épineux.
- Le sous-épineux.
- Le petit rond.
- Et le sous scapulaire.
Les 3 premiers, qui s’attachent sur la partie externe du bras, font tourner celui-ci en dehors. Le sous-scapulaire, qui s’attache sur la face antérieure du bras, fait tourner ce dernier en dedans.
Deux particularités :
- Ces 4 muscles ne sont pas seulement rotateurs. Ils possèdent d’autres fonctions qu’ils partagent à des degrés divers comme l’abduction par exemple (mouvement qui écarte le bras du corps en l’élevant vers le haut sur une angulation maximum de 120).
- La rupture concerne avant tout le sus-épineux. C’est le plus exposé des quatre muscles.
Pourquoi y a t-il rupture ?
Pour l’expliquer, il faut comprendre le parcours anatomique des ces 4 muscles :
- Grossièrement, tous les 4 partent de l’omoplate, passent au dessus de l’articulation et viennent se fixer sur la partie supérieur du bras. À l’aplomb de la tête de l’humérus, ils s’engagent dans un tunnel formés par 2 excroissances osseuses de l’omoplate (réunies par un solide ligament) : l’acromion en arrière et l’apophyse coracoïde en avant.
- Le tunnel n’est pas large et nos 4 muscles (du moins leurs tendons) y glissent sans conflit grâce à une bourse séreuse, sorte de manchon lisse qui, de part sa structure, évite les frottements.
Pour qu’il y ait rupture, il faut qu’il y ait un conflit dans le tunnel. Les facteurs qui en sont responsables sont nombreux :
- Tunnel trop étroit.
- Masse tendino-musculaire trop importante.
- Existence de lésions préalables comme une tendinite.
- Existence de calcifications dans les tendons.
- Mouvements de rotation et d’abduction (élévation du bras) particulièrement traumatisante (pratique intensive d’un sport).
- Usure des tendons avec l’âge.
Quel est le type exacte de la rupture ?
Savoir avant tout qu’elle intéresse exceptionnellement les 4 muscles. Comme nous l’avons vu, c’est toujours le même (le sus-épineux) qui est mis à contribution (du fait de sa situation défavorable dans le tunnel et sa double fonction bien définie de rotateur et d’abducteur).
Quand la coiffe se rompt, elle le fait généralement de façon partielle. Une rupture complète est rarement observée.
Nature du traumatisme :
- Toute situation forcée qui met le bras en rotation externe contre une résistance ou qui empêche le bras d’être en rotation externe, comme cela s’observe couramment en lutte ou en hand-ball. C’est la cause la plus fréquemment rencontrée.
- Le fait de lever ou jeter brutalement un objet lourd.
- Une chute directe sur l’épaule ou sur la main, le bras en extension (cause rare, plutôt responsables de fractures).
XRupture de la coiffe des rotateurs en vidéo
Rupture de la coiffe des rotateurs : chirurgie arthroscopique Vidéo de chirurgie de l'épaule présentant une chirurgie arthroscopique de l'épaule pour une rupture de la coiffe des rotateurs. | 1 vidéos |
Les symptômes
- Lorsque la rupture est étendue et complète, la douleur à l’impact est vive et insoutenable. La personne peut difficilement remuer son bras. Tout mouvement de rotation et d’élévation est impossible. Situation rarement rencontrée.
- Lorsque la rupture est localisée et partielle, la douleur survient plus sournoisement en exécutant un mouvement de rotation externe ou en soulevant le bras vers le haut. Si la rupture n’intéresse que partiellement le sus-épineux (cas le plus fréquemment rencontré), le blessé peut soulever spontanément son bras jusqu’à 80. La douleur se fait ressentir entre 80 et 120.
C’est ce qu’on appelle l’arc douloureux.
Le diagnostic
- Évident dans les ruptures complètes.
- Beaucoup moins au cours d’une rupture partielle surtout si elle intéresse un seul muscle.
Les signes d’alerte se résument à :
- L’observation d’un arc douloureux entre 80 et 120 d’élévation du bras.
- Une faiblesse musculaire lorsqu’on s’oppose au mouvement.
- Une sensibilité douloureuse en regard de l’insertion du tendon.
- La confirmation sera faite au scanner.
Le traitement
- L’articulation est mise au repos simple pendant 1 mois en cas de rupture partielle (immobilisation du bras en écharpe par un bandage adapté).
- Intervention chirurgicale (suture) en cas de rupture complète chez le sportif jeune.
Les suites
- Pas de problèmes si l’immobilisation est correctement faite et le protocole de récupération bien observé, éviter notamment pendant 2 mois tous les exercices consistant à lever le bras ou à jeter un objet quelque soit son poids.
- Non traitée (rupture partielle du sus-épineux) risque de préjudice définitif avec diminution de la force musculaire et impossibilité de terminer correctement une rotation ou une élévation.