Point de départ
Pathologie connue depuis des siècles, l'ophtalmie des neiges reste inévitable en l’absence de verres de protection efficaces.
Ce qui se passe
Le rayonnement UV particulièrement incisif en
altitude vient brûler
la
conjonctive et la
cornée qui se trouvent sur la face antérieure de
l’œil.
Les UVC et UVB sont les plus agressifs pour les yeux.
Ce rayonnement est augmenté par :
- L’altitude (l’absorption des UV par l’atmosphère diminue de plus d’1 % tous les 100 mètres)
- La réverbération sur la neige et la glace peut réfléchir jusqu’à 90 % des UV.
- La diffusion par l’atmosphère peut augmenter de 50 % la quantité reçue (on les reçoit même à l’ombre)
Le
rayonnement est maximum entre 10 heures et 14 heures. Il est plus
intense en été qu’en hiver et il est maximum en région tropicale où il
est perpendiculaire à la surface de la terre.
On estime que le rayonnement est augmenté de 65 % au niveau du mont Blanc et de 120 % au niveau de l’Everest.
La
survenue de l’ophtalmie des neiges est insidieuse, car la douleur ne se
fait sentir qu’au bout de quelques heures. Classiquement, elle apparaît
le soir de l’exposition et augmente d’intensité pour atteindre son acmé
dans la nuit.
Cette douleur se caractérise par une sensation de
sable puis de verre pilé dans les yeux, et rien ne peut la soulager,
que ce soit la fermeture des paupières ou l’occlusion à l’aide d’un
bandeau.
En expédition, l’ophtalmie des neiges interdit toute
activité pendant 24 à 48 heures ; plus si aucun traitement n’est
disponible.
Conduite à tenir
- Apaiser les douleurs en déposant des sachets de thé infusés
et tiédis sur les paupières, puis garder un bandeau pendant 24 heures.
- Aspirine.
- Prendre son mal en patience et se dire que l'ophtalmie guérit spontanément en 48 heures.
- Si
la victime doit malgré tout se déplacer, découper dans du carton un
masque de secours, à la manière des lunettes traditionnelles en os des
Inuits.
Traitement médical
- Oxybuprocaïne collyre, 1 ou 2 gouttes dans œil
suffisent pour pouvoir écarter les paupières et y déposér la cornée une
bonne dose de pommade ophtalmique calmante et cicatrisante à la vitamine
A.
Attention ! L’utilisation de
l'oxybuprocaïne doit être ponctuelle (le temps d'ouvrir l’œil et d'y
appliquer la pommade apaisante), car son utilisation répétée risque de
retarder la cicatrisation et même de provoquer des ulcérations de la
cornée.
- Pommade ophtalmique cicatrisante à la vitamine A (3 fois par jour dans chaque œil).
- Aspirine.
- Pansement occlusif
- Garder le malade à l'abri de la lumière pendant au moins 24 heures.
Prévention
Porter des lunettes labellisées capables de filtrer les UVB et UVC.
Emporter
plusieurs paires de rechange dont au moins une de qualité maximale que
l’on réserve à la haute altitude et aux glaciers.
Ces lunettes doivent posséder les caractéristiques suivantes :