OPHA
Gonflement du visage + mal de tête en altitude : Œdème localisé de haute altitude (OLHA)
Le gonflement du visage est fréquent en altitude, surtout le matin au réveil. Il fait partie des symptômes classiques du mal aigu des montagnes. Il apparaît généralement au début du séjour lorsque l'altitude dépasse 3 000 mètres.
C'est le premier signe d'une mauvaise acclimatation lié à une perturbation des échanges hydroélectriques dans l'organisme.
Le « signe de la chaussette » (marque importante au niveau de l'élastique de la chaussette) ou le « signe du bracelet de montre » (marque inhabituelle au niveau du poignet) accompagne volontiers le tableau, avec des maux de tête et une asthénie marquée.
Les poches sous les yeux sont les premières observations qui seront faites au patient.
Deux facteurs sont responsables de ce symptôme : une ascension trop rapide et une hydratation insuffisante.
Contrairement à ce que l'on peut imaginer, boire beaucoup n'entraîne pas d'œdème : bien au contraire, cela stimule la diurèse (excrétion d'urine) en activant la fonction rénale.
Conduite à tenir
La personne atteinte d’OLHA n’a certainement pas assez bu, car
contrairement à ce qu’on imagine trop souvent, c’est en augmentant ses
apports hydriques que l’on relance la diurèse et que les œdèmes
disparaissent.
L’adage « qui pisse bien boit bien et qui boit bien pisse bien ! » est particulièrement pertinent en altitude !
Si les œdèmes persistent, il faut tenter un traitement à :
- l’acétazolamide (DIAMOX),
- ou/et « décoincer » le système par une séance de caisson hyperbare qui pourra relancer la diurèse.
Oedème facial allergique
Gonflement du visage + signes d'allergie : Œdème facial allergique
Même en montagne, on peut être victime d'un œdème facial d'origine allergique sans qu'il n'y ait aucun rapport avec l'altitude.
Souvent, ce genre de problème touche des personnes se sachant allergiques à certains aliments (cacahuètes, poisson, œufs, etc.) ou à certaines substances (latex, venin d'insecte, etc.), ou encore à certains paramètres environnementaux (soleil, froid, etc.).
Ce type d'allergie peut malgré tout survenir pour la première fois chez quelqu'un n'ayant jamais souffert d'allergie auparavant.
L'œdème facial peut se résorber spontanément après identification de l'allergène et/ou grâce à la prescription de médicaments antiallergiques.
Plus rarement, cette allergie décompense en œdème de Quincke ce qui nécessite une thérapie urgente car il met en jeu le pronostic vital.
Traitement par le médecin
- Eviter l'allergène responsable.
- Dexchlorphéniramine (POLARAMINE) pendant deux jours.
- Corticoïdes : prédnisolone (SOLUPRED 20mg), 1 à 3 comprimés en une prise si l'allergie est importante et/ou si œdème de Quincke. Diminuer ensuite les doses pendant 3 jours.
- Adrénaline (ANAHELP), 0.25 mg à répéter jusqu'à 1 mg en sous cutané ou en intramusculaire, ou en intra-veineuse lente en cas d'œdème de Quincke avec gonflement du visage et gêne à l'inspiration +++.