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Psychologie des ados :  des réponses à vos questions

Psychologie des ados : des réponses à vos questions

Comment se débarrasser de sentiments négatifs comme l'envie, la jalousie… ?

Mais pourquoi faudrait-il s'en débarrasser ? Nous ne sommes pas emplis de bons sentiments. Chaque sentiment est bon ou mauvais, selon son intensité. Quelques exemples ? La jalousie est un bon moteur : l'enfant cadet marche souvent plus tôt pour tenter d'imiter son frère ainé. Par contre, une jalousie trop vive et teintée de mauvaise image de soi paralyse. … Il faut plutôt comprendre de quoi parle ce sentiment. La jalousie révèle souvent des frustrations, des insatisfactions. Interrogez-vous, que veut-dire cette jalousie ? Quel potentiel n'exprimez-vous pas suffisamment ?

uelle attitude avoir quand un jeune enfant montre ses parties intimes et se masturbe ?

Chaque enfant doit apprendre que son corps lui appartient, que le plaisir n'est pas mauvais et que le corps n'est pas « sale ». Par contre, il faut lui apprendre à protéger ce corps et son « intimité ». Chaque enfant peut explorer son corps, mais dans sa chambre. Pas devant des adultes. Je ne crois pas qu'il faille trop expliquer. « Cela ne se fait pas en public » suffit.

Protéger, ne veut pas dire inquiéter. Un jeune enfant ne comprend pas le risque. Il est trop tôt pour lui expliquer. Il ne faut pas l'inquiéter inutilement de « l'éventuel désir d'un adulte ». Il doit rester en confiance. Et n'exagérons pas, les pédophiles ne sont pas si nombreux.

Petits, les enfants n'ont pas conscience du regard des autres sur eux. En grandissant, ce regard devient important et parfois trop enfermant si le jeune se sent jugé. Il faudrait toujours distinguer entre le comportement et l'identité. « Tu as fait une bêtise », n'est pas du tout équivalent à « tu es bête ». Essayons de ne pas les enfermer et de ne pas nous enfermer dans des jugements à l'emporte-pièce.

Que faire pour des ados qui manquent de confiance en eux ?

Les jeunes manquent souvent de confiance en eux. Ils sont en construction. Il convient de s'interroger : « Est-ce que ce manque de confiance en eux les bloque et les paralyse ? » Si c'est le cas, il faut se demander ce qui provoque cette mauvaise image d'eux-mêmes. Souvent, un élément prend le dessus : « Je suis idiot, je ne comprends rien » ou bien « j'ai un gros nez », etc. Mais ce qui est ainsi mis en avant n'est pas la cause, mais le révélateur du manque de confiance en eux.

Comment les aider ? Je crois que les humiliations minent la confiance en soi. Il faut être attentif à soutenir des espaces de réussites. Le sport, les jeux vidéos, la coquetterie, l'amour, etc. Laissons-leur des espaces de liberté et de réussite. Laissons-les expérimenter leurs ressources. Et laissons-leur le droit de se tromper et d'échouer parfois sans que ce soit vécu comme une humiliation. Nous avons tous le droit de chercher et chercher passe toujours par des erreurs…

Et puis… réfléchissons, y-a-t-il vraiment des qualités et des défauts ? Et si tout était une question de curseur, d'intensité ? Être gentil est une qualité, mais être trop gentille et se laisser dévorer par les autres est un frein, etc.

Vouloir plaire à ses parents est-il un frein au développement de la personnalité ?

Non seulement ce n'est pas un frein, mais c'est le moteur essentiel. L'enfant veut faire plaisir à ses parents. Ce lien là est essentiel. Il faudrait distinguer selon les âges. Les parents ont souvent l'impression que très jeunes déjà, les enfants s'opposent. Mais l'opposition ne dit pas l'absence de lien. Au contraire. Un mouvement naturel amène chaque jeune à grandir, c'est-à-dire à se "différencier" de sa famille. Comment trouver ses propres goûts, ses repères. Comment construire son identité ?

Les phases d'opposition sont nécessaires. Ce n'est pas affectif. Ils n'aiment ni plus ni moins leur parents. Ils traversent des étapes de différentiation. Apprendre à dire Non est une étape essentielle ! Tout est question d'équilibre. Donner un espace de différenciation est essentiel, sans laisser le jeune devenir tyrannique.

Des ados se complaisent entre eux dans la médiocrité et les mauvais résultats. Que leur dire ?

Les ados que je reçois expriment souvent leur souffrance dans un système scolaire qui leur offre peu de possibilité de réussite. Ils se sentent souvent nuls. Parfois, la seule solution pour eux est de penser qu'il s'agit d'une décision, d'un choix. C'est moins humiliant. Comment les aider ? En étant attentifs aux humiliations qu'ils ressentent, aux prisons dans lesquels ils s'enferment et de tenter de leur ouvrir des portes. Je crois que lorsque c'est possible, personne ne fait le choix de la médiocrité.

La proximité avec les parents est difficile à définir. Quelles sont les limites (soutien, intimité…) à ne pas dépasser ?

Tout dépend bien sur de l'âge des enfants et aussi de leur caractère. Il n'existe aucune règle générale. Certains jeunes ont besoin de plus de soutien que d'autres. Certaines périodes exigent plus de présence. Certains jeunes parlent et d'autres se taisent, Chacun est différent. Mais tous ont besoin de sentir qu'ils peuvent exister ; besoin de pouvoir exprimer leurs goûts et leurs désirs. Besoin d'expériences suffisantes pour tester leurs ressources.

Avoir une place passe aussi par se sentir le droit de fermer la porte de la salle de bains, de ne pas forcément tout raconter à ses parents et surtout de ne pas être mêlé aux histoires de couple de ses parents.

Certains parents culpabilisent leurs enfants pour mieux se les attacher. Comment ces derniers peuvent-ils se sauver de cette situation ?

Peu de parents font cela consciemment. Le plus souvent, la culpabilité se transmet de façon inconsciente, les parents eux-mêmes ont souvent été élevés ainsi et le retransmettent car ils ne connaissent pas d'autres façons d'être. Les enfants se sentent souvent coupables de tout. Il faudrait qu'ils entendent que les adultes sont là pour les protéger et qu'ils ne doivent pas porter le poids d'un système qui dysfonctionne.

Beaucoup de jeunes fument des joints. Quelle est la meilleure manière d'aborder ce sujet avec eux ?

D'abord, il faut être attentif. Fume-t-il beaucoup ? Régulièrement ? Est-ce que cela l'empêche de s'intéresser à ses cours ? A ses amis ? A ses passions ? S'il fume trop, s'il fume pour s'abrutir pour pouvoir supporter des émotions trop fortes, des ennuis trop profonds, il faut l'aider à mettre un peu d'ordre dans son chaos intérieur. Le soutenir, l'aider à avoir une meilleure image de lui. Soutenir, cadrer, rester en lien, ouvrir des portes…La tâche des parents est délicate. C'est le plus souvent une étape, il faut veiller à ce que cela ne s'aggrave pas et ne devienne permanent.

Quand des ados rêvent d'être spationaute ou grand inventeur alors que leur moyenne ne dépasse pas 6 sur 20, comment les ramener à la réalité ?

L'humiliation est une blessure qui cicatrise mal. Il est heureux que les jeunes aient des rêves. Mais parfois ces rêves ne correspondent pas à leurs capacités ou aux efforts qu'ils sont prêts à fournir. Comment les ramener à la réalité sans les humilier ? L'équilibre est délicat. La discussion est importante, la recherche de solutions plus appropriées en cherchant à rester dans les goûts exprimés et en tenant compte des réalités.

Freud distingue deux grands principes qui s'opposent violemment en chacun de nous : le principe de plaisir et le principe de réalité… Certains d'entre nous sont trop "dans la réalité" et ont bien du mal à se laisser aller au plaisir, d'autres au contraire sont trop rêveurs et n'ont pas suffisamment conscience des efforts à fournir.

Pour grandir, il faut trouver un équilibre entre ces deux forces. Ce n'est simple pour personne. Ne pas renoncer aux rêves et mettre l'effort nécessaire pour les réaliser ou bien trouver un autre compromis. Mais se résigner et perdre tous ses rêves n'est pas non plus souhaitable.

Le suicide comme échappatoire. Comment retrouver un équilibre ?

Souvent, mais pas toujours, les tentatives de suicide expriment un enfermement dans une vie trop « restreinte », sans espoir, qui semble sans issue. Une boite trop petite. Le sentiment de ne pas avoir de prise sur sa vie, de subir trop ! Je crois, qu'en ce cas, il faut aider le jeune à se sentir plus acteur de sa vie. La plupart des jeunes ressentent fortement les pressions, les angoisses de leur environnement et tentent de protéger leurs parents. Souvent au détriment de leurs capacités d'initiatives, alors qu'ils sont en pleine croissance physique et psychique et qu'ils ont besoin d'espace d'expression de leur élan vital.

Au lieu de rétrécir l'espace de vie par peur, il faudrait aider le jeune à exprimer ses sentiments, ce qui est déjà terriblement difficile, et soutenir sa confiance en lui. L'aider à entendre ses ressources et à y prendre appui. Nous avons tous des ressources.
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.
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Article créé, modifié ou vérifié par
Psychanalyste psychothérapeute

Dernière mise à jour, le 30/01/2015
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