Pic de masse osseuse
Le pic de masse osseuse (PMO) peut être défini comme la valeur la plus élevée de la masse osseuse atteinte au cours de sa vie. Cette valeur résulte de la croissance osseuse au cours de l'enfance et de la puberté, ainsi que de la consolidation osseuse chez l'adulte jeune. Le PMO joue un rôle majeur dans la détermination du risque de
fracture ostéoporotique à l'âge adulte et il est important de connaître les facteurs, nombreux, de nature génétique, hormonale, métabolique, nutritionnelle et mécanique, pouvant l'influencer.
Chez un adulte, la valeur de la masse osseuse est un déterminant essentiel du risque de fracture ostéoporotique. Elle résulte, à un instant donné, de la différence entre la valeur de la masse osseuse atteinte à la fin de la croissance et la quantité de masse osseuse perdue à l'âge adulte.
Mesures
La DXA (absorptiométrie biphotonique aux rayons X) est la technique de choix pour la mesure de la masse osseuse chez l'enfant et l'adolescent. En effet, il s'agit d'une technique non invasive, rapide, sensible, reproductible et très peu irradiante. La densité minérale osseuse (DMO) mesurée par la DXA est étroitement corrélée chez l'enfant à la croissance squelettique, donc au sexe, à l'âge et au statut pubertaire, et nous ne disposons pas, aujourd'hui, de courbes de normalité satisfaisantes pour les différents squelettes et pour chacun des deux sexes.
L'ostéodensitométrie permet également de mesurer des paramètres de la composition corporelle, tels que la masse grasse et la masse maigre. La mesure et la surveillance de ces paramètres sont utiles au cours de certaines affections pédiatriques endocriniennes ou métaboliques, ou bien encore au cours de l'anorexie mentale.
Puberté
Des études ayant porté sur de grands nombres d'enfants et d'adolescents ont montré que le pic de masse osseuse est atteint, dans les deux sexes, avant la vingtième année. Jusqu'à cet âge, le gain de masse osseuse est continu mais variable selon l'âge et le type de squelette. Une première phase de croissance osseuse rapide s'écoule de la
naissance à 4 ans, tandis qu'une seconde phase correspond à la puberté. Cette accélération de la croissance osseuse s'étend de 11 à 15 ans chez la fille et de 13 à 17 ans chez le garçon.
Facteurs génétiques
Les facteurs génétiques représentent 80% environ de la variance totale de la masse osseuse. Cette "héritabilité" de la masse osseuse observée à tous les sites de mesure plaide en faveur d'un contrôle génétique de l'acquisition du capital osseux lors de la croissance. Les caractéristiques anthropométriques, taille et poids, jouent un rôle important dans l'acquisition du PMO. Ces caractéristiques sont, en grande partie, génétiquement déterminées.
Le début de la puberté est déclenché par l'activation de l'axe hypothalamo–hypophyso–gonadique et cette activation est sous le contrôle étroit de facteurs génétiques. L'axe
hormone de croissance -insulin-like growth factor (IGF)- semble également impliqué dans le déclenchement de la puberté. Ces deux axes s'associent pour stimuler la croissance osseuse au cours de la puberté. Les
oestrogènes exercent un effet bi-phasique sur la croissance osseuse longitudinale dans les deux sexes. Au début de la puberté, ils accélèrent la croissance osseuse longitudinale, tandis qu'à la fin de la puberté, ils stimulent la fermeture des cartilages de croissance. Au début de la puberté, le taux circulant d'IGF augmente et stimule la croissance osseuse.
Activité physique
Parmi tous les facteurs liés à l'environnement, l'activité physique est celui dont le lien avec l'acquisition du capital osseux semble le plus fort. Les activités physiques réalisées en charge, en particulier les activités à l'origine de sauts ou d'impacts, semblent plus efficaces que les autres sports, particulièrement au niveau de l'extrémité supérieure du fémur. Cependant, les capacités physiques propres de l'enfant influent sur son activité physique, tant en ce qui concerne le temps consacré à cette activité qu'en ce qui concerne le type d'activité choisi.
Calcium et vitamine D
Les études concernant l'effet d'une supplémentation calcique sur l'acquisition du PMO confirment qu'un effet favorable est observé lorsque les apports alimentaires de base sont inférieurs aux valeurs recommandées. La supplémentation calcique est surtout efficace avant l'entrée dans la phase de croissance osseuse rapide et son effet est plus marqué sur les os périphériques, où l'os cortical prédomine, que sur le rachis. Il semble que la supplémentation calcique agisse en favorisant la croissance du squelette puisqu'elle induit un gain supplémentaire de taille et de volume des pièces osseuses. Cependant, ces études conduites sur des durées relativement brèves ne permettent pas d'affirmer que le gain de masse osseuse obtenu sous l'effet de la supplémentation calcique se maintienne jusqu'à l'âge adulte, c'est-à-dire jusqu'à l'établissement du pic de masse osseuse.
Enfin, les résultats des études plaident en faveur d'un effet favorable de la vitamine D sur la croissance osseuse au cours de la période de croissance rapide. Ceci est en accord avec l'augmentation du taux de calcitriol (1,25 dihydroxyvitamine D) au début de la puberté, à l'origine de l'augmentation parallèle des besoins en vitamine D.
Site à consulter : www.grio.org