Point de départ
La vaccination contre certains papillomavirus,
virus sexuellement transmissible est destiné à prévenir le
cancer du col de l'utérus.
Il y a encore 3000 cas de cancer du col de l'utérus en France avec 1100 décès par an.
Il sert également à prévenir d'autres lésions virales susceptibles de provoquer sur le long terme des cancers génitaux.
Son efficacité sur les cancers de la
bouche et de la
gorge liées aux
papillomavirus n'est pas démontrée.
Le vaccin protège contre la
contamination par le papillomavirus. Il est seulement préventif et ne peut en
aucun cas être thérapeutique. Cela signifie qu'une fois qu'on a attrapé le virus, le vaccin ne peut pas ni le détruire ni enrayer les lésions qui peuvent survenir.
La vaccination ne remplace pas le dépistage par le frottis cervico-utérin qui doit être effectué tous les 3 ans, chez les femmes de 25 à 65 ans qu'elles aient été vaccinées ou non.
Deux vaccins commercialisés
Il existe 2 vaccins : Gardasil® et Cervarix®. Ils protègent contre 70% des cancers du col. Par conséquent, il est indispensable malgré cette vaccination de continuer un dépistage régulier par frottis cervico-utérin. Les autorités sanitaires ne recommandent pas un vaccin plus que l'autre et confirment leurs efficacités.
Gardasil
Le Gardasil® est efficace contre les HPV 16, 18, 6 et 11. Ces deux derniers virus ne sont pas cancérogènes, mais provoquent des
condylomes qui sont bénins mais invalidants. Il est disponible en France au prix de 145,94 Euros la dose.
Le schéma de vaccination entre 11 et 14 ans comporte 2 doses à 6 mois d'intervalle. Après 14 ans, il nécessite trois doses : la deuxième injection doit être effectuée 2 mois après la première, et la 3ème 4 mois après la 2ème.
Avec le recul et d'après l'agence européenne du médicament, les effets indésirables observés plus d'une fois sur 10 avec Gardasil ® ont été de la
fièvre et sur le lieu d'injection, une rougeur, une douleur ou un gonflement.
L'efficacité de ce vaccin persiste jusqu'à 9 ans et demi après la vaccination.
Les informations sur le Gardasil sont disponibles sur
www.gardasil.frCervarix
Le Cervarix® (111,82 Euros) est dirigé contre les HPV16 et 18 responsable de 70% des cancers du col. La vaccination se fait par deux injections à 6 mois d'intervalle chez les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus.
XVaccination contre le papillomavirus (HPV) en vidéo
Col de l'utérus: dépistage des cancers Le cancer du col de l'utérus est la seconde cause de mortalité par cancer chez la femme en France. Le docteur Jean-Luc Mergui, gynécologue explique que ce cancer peut bénéficier d'un dépistage très en amont et Daniel Lewi-Bruhl de l'institut de veille sanitaire décrit les conditions de vaccination par le vaccin contre le paillomavirus responsable du cancer du col de l'utérus. | 1 vidéos |
La place des frottis du col de l'utérus
Le vaccin ne protège pas contre tous les types de HPV oncogènes mais seulement contre les HPV 16 et 18, responsable de 70 % des cancers du col de l'utérus.
Le dépistage régulier par frottis cervico-utérin est donc nécessaire tous les 3 ans, pour les femmes de 25 à 65 ans.
Contrairement à une idée répandue chez les femmes, le "suivi par frottis ne s'arrête pas à la
ménopause... et ce, même en l'absence de rapports sexuels" , ainsi que le rappelle l'Institut National du Cancer.
Quand faut il vacciner?
La vaccination est recommandée selon l'avis de la HAS du 28 septembre 2012 "chez les jeunes filles entre les ages de 11 et 14 ans avec un rattrapage jusqu'à l'age de 19 ans révolus", et jusqu'à 23 ans pour celles qui n'ont pas encore eu de
rapports sexuels ou qui en eu depuis moins d'un an.
Ce vaccin est officiellement recommandé dans le calendrier de vaccination.
La vaccination est remboursable aux assurés sociaux et sur la liste des
médicaments agréés à l'usage des collectivités dans ces populations recommandées.
Effets secondaires
Depuis la mise sur le marché du
vaccin contre le papillomavirus en 2006, au début de l'année 2015, 175 millions de doses ont été distribuées.
Différentes réactions ont été observées:
Des réactions locales au site d'injection plus fréquente que dans le groupe placebo.
Des saignements au point d'injection dont le nombre était inférieur à celui attendu dans la population générale.
Des réactions graves (fièvre, céphalées, syncope) dont l'évolution a été favorable dans la majorité des cas.
Des manifestations autoimmunes (démyélinisation, Lupus érythémateux systémique, thyroidite,
diabète insulino dépendant, trombopénies) dont le nombre était inférieur à celui attendu dans la population générale.
Une étude danoise publiée dans la revue scientifique JAMA du 6 janvier 2015 portant sur 4 millions de femmes indique ne pas avoir trouvé de lien entre la vaccination contre le papillomavirus et la survenue de la
sclérose en
plaques et toute autre maladie démyélinisante.
Une étude publiée le 14 septembre 2015 par l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) sur 2,2 millions de jeune fille âgées de 13 à 16 ans dont 840 000 vaccinées et suivie pendant 2 ans n'a pas montré une augmentation de risque de
maladie auto-immune mais une « association particulièrement marquée » avec le
syndrome de Guillain-Barré (19 cas chez les jeunes filles vaccinées contre 21 chez les non vaccinées) et de manière moins importante avec des maladies chroniques de l'intestin (MICI) avec une augmentation de risque de 19%. L'institut national du cancer recommande toujours la vaccination ainsi que la pratique régulière de frottis cervico-utérins de dépistage.
Références
http://www.ema.europa.eu/docs/fr_FR/document_library/EPAR_-_Summary_for_the_public/human/000703/WC500021146.pdf
http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/human/medicines/000721/human_med_000694.jsp&murl=menus/medicines/medicines.jsp&mid=WC0b01ac058001d125#
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-08/referentieleps_format2clic_kc_col_uterus_2013-30-08__vf_mel.pdf
Informations sur le rapport bénéfices risques du vaccin du ministère de la santé de décembre 2013:
www.sante.gouv.fr/papillomavirus-hpvÉtude de l'ANSM du 14 septembre 2015: http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/0611bc63c4bdadd763749f13e4126377.pdf
Qui vacciner?
La vaccination est recommandée, chez les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans révolus avec un rattrapage limité à l'age de de 19 ans révolus.