Point de départ
La thérapie géniqueest une technique qui consiste à utiliser l'ADN comme médicament. À la différence par exemple de certains médicaments contre le cancer, on n'utilise pas des substances qui vont agir sur le matériel génétique de la cellule, mais on va introduire dans la cellule de l'ADN qui va modifier le patrimoine génétique de cette cellule.
Principe
On ne sait pas encore à l'heure actuelle remplacer un gène anormal, mais on peut toutefois compenser son action, un peu comme un post-it que l'on insère dans un carnet de rendez-vous, sans pour autant remplacer la page défectueuse.
En revanche, ce qu'on est en mesure de faire actuellement, c'est d'ajouter un fragment d'ADN dans la cellule. Ce morceau d'ADN va agir de plusieurs façons :
- Soit en compensant le mauvais fonctionnement d'un gène en permettant la fabrication d'une protéine manquante,
- Soit en empêchant un gène anormal de fonctionner,
- Soit en faisant produire par la cellule une protéine qui a un but thérapeutique.
XThérapie génique en vidéo
Thérapie génique Des explications claires ce qu'est la thérapie la génique : son historique, ses risques et ses développements futurs. | 1 vidéos |
Mécanisme d’action
Le gène est le programme qui ordonne à la cellule de fabriquer la protéine manquante ou défectueuse responsable de la maladie. Il y a plusieurs difficultés pour cela : d'abord il faut, au moyen d'une simple injection dans le sang, atteindre le noyau même de la cellule ; ensuite, ce n'est pas une seule cellule dont il faut modifier le programme, mais toutes les cellules concernées et elles seules. Par exemple, pour la mucoviscidose , il faut pouvoir atteindre toutes les cellules pulmonaires et ajouter au sein de leur noyau, la séquence d'ADN qui permettra la synthèse de la protéine permettant au mucus d'être fluide et non collant. Tout cela à partir d'une simple injection intraveineuse. Cela signifie qu'il faut un vecteur , donc une sorte de véhicule qui transporte à bon port le fragment d'ADN à insérer. Ce vecteur, c'est un virus.
La problématique est de trouver un virus que l'on modifie de façon à en supprimer les effets pathogènes et à ne conserver que ce que l'on recherche en lui, ses fonctions de transporteur d'informations génétiques. Ce virus dit recombinant , doit donc être désarmé sans pour autant lui retirer son pouvoir infectant grâce auquel ce n'est pas une seule cellule qui sera modifiée, mais toutes les cellules qui seront infectées par ce virus. Ce mot infecté ne doit pas faire peur, car en l'occurrence, on va grâce au virus infecter les cellules de l'organisme avec un virus qui va apporter le gène manquant et utiliser la structure de ces cellules pour se reproduire et infecter la totalité des cellules concernés.
Les virus choisis sont en général des adénovirus, des lentivirus, et même des dérivés de... l'HIV .
Applications
- Les cancers : on introduit dans la cellule cancéreuse des programmes semblables à des bombes qui vont faire exploser la cellule, exactement comme les virus que l'on reçoit sur les ordinateurs et qui y détruisent le disque dur. On peut également, non pas la détruire, mais lui insérer un programme qui lors de la division de la cellule empêchera sa survie.
- D'autres modes d'action consistent à stimuler la réponse immunitaire de l'organisme pour favoriser l'élimination des cellules tumorales, ou encore freiner la vascularisation de la tumeur.
- Les maladies héréditaires : c'est le grand enjeu de ce siècle.
- Le traitement de maladies nerveuses où il existe un manque en certaines protéines dues à un gène anormal.
Thérapie cellulaire
On injecte in situ, c'est à dire dans l'organe même, des cellules modifiées comportant le gène normal. Il s'agit donc d'une greffe . Ces cellules vont se développer et fabriquer la protéine manquante. C'est le cas de la maladie de Parkinson . Le développement de ces techniques fait appel de plus en plus à l'utilisation de cellules souches très jeunes donc à des cellules d'embryon, ce qui pose un problème éthique évident dont la société ne pourra éviter de débattre.
Autre voie qui éviterait les problèmes de rejet de greffe, est l'utilisation des propres cellules de l'individu (donc une autogreffe qui ne provoquera aucun rejet), et de les modifier pour les rendre compatibles. Par exemple, on prend des cellules musculaires banales et on les modifie pour les transformer génétiquement en cellules musculaires cardiaques. Le chemin à effectuer est aussi important que de vouloir faire un clone d'une personne à partir de son frère ou de son cousin germain !