Bonjour, J'ai un
aspergillome qui a été traité avec du Vfend durant 7 mois, à raison de 2 comprimés par jour. Mon médecin m'a fait arrêter le traitement il y a 2 mois car, aucune amélioration n'a été constatée. Il me propose de me faire à nouveau en septembre une ponction pour analyse. Vu mon âge de 69 ans et que depuis que j'ai arrêté le traitement, je me sens 100 % bien, j'ai pu recommencer le tennis, les randonnées, etc. Les effets secondaires du Vfend qui étaient pénibles ont totalement disparus. Par conséquent, je désire stopper tout traitement, chimio, drainage ou
opération. Je pense prendre cette décision car il y a 14 ans que j'ai cet aspergillome et il ne m'a pas opportuné dans ma santé. Cet aspergillome avait été découvert lors d'un contrôle annuel pulmonaire que j'ai toujours fait depuis mes problèmes pulmonaires de jeunesse. Avec mes meilleures salutations.
La réponse de notre spécialiste
Bonjour, Un aspergillome peut en effet rester asymptomatique. Il peut aussi se manifester brutalement, par exemple en causant une
hémorragie. C'est pour éviter une complication brutale que l'on propose de traiter les aspergillomes. Je ne suis pas infectiologue, je n'ai accès qu'à une petite partie de votre dossier médical (le résumé que vous m'avez fait), je ne peux donc pas vous conseiller pour cette décision. Je vous invite à exposer votre choix à l'infectiologue qui vous suit, il sera mieux placé pour répondre à vos questions.
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Q:Bonjour, J'ai donc arrêté tout traitement en accord avec mon médecin. Quels sont les risques de cette décision ? Mon médecin reste très évasif à ce sujet. Merci d'avance pour votre réponse. Meilleures salutations.
R:Bonjour. J'ai fouillé un peu avant de vous répondre, et je comprends pourquoi votre médecin est évasif car l'évaluation du risque est complexe. Vous avez pour vous le recul en très bonne forme, mais il manque des arguments pour savoir si cela peut durer ainsi; les complications classiques sont la
greffe d'un
abcès dans la cavité, et le saignement, ces cavités étant soit très fibreuses et se défendant mal
contre les surinfections, soit très richement vascularisées, pouvant éroder des vaisseaux sanguins et s'ouvrir dans les
bronches. Pour mieux évaluer ce risque, il faudrait savoir quels bilans ont été pratiqués, et au mieux cela devrait être évalué dans un service de pneumologie, ou bien de
maladies infectieuses. C'est en raison de ces risques que l'intervention est plutôt conseillée, a fortiori, et faussement paradoxalement, dans les cas où la lésion est limitée, sans complications, et avec un bon état respiratoire, comme c'est votre cas semble-t-il, car les risques de complications post-opératoires sont limités, avant tout l'hémorragie, que l'on peut anticiper et prévoir. Maintenant j'ai lu aussi que certaines équipes de radiologie interventionnelle avaient tenté un traitement local, en injectant un antifongique directement dans la lésion soit par voie bronchique, soit par voie transthoracique avec ponction radioguidée, mais les sources remontent au début des années 2000 : est-ce parce que les résultats à moyen terme ont été décevant, ou par manque de spécialistes intéressés par la question, le problème étant encore rare? je ne sais pas. Là encore c'est une question à poser dans un service de
pneumologie de pointe. Vous avez une partie des éléments d'évaluation, si vous voulez préciser le bilan qui avait été fait, je reste à l'écoute en laissant votre dossier ouvert. Cordialement.