L'amélioration du traitement de l'insuffisance cardiaque passera par des techniques allant du plus simple au plus sophistiqué.
Transplantation cardiaque
Le traitement ultime de l'insuffisance cardiaque est la transplantation cardiaque. Malheureusement, la liste des patients en attente de transplantation est longue et le nombre de donneurs est limité. Pour pallier ce problème, nous pourrons sans doute utiliser, dans les prochaines années, plusieurs types de pompes permettant d'assister une partie du cœur défaillant. Actuellement, nous disposons surtout de l'assistance monoventriculaire gauche qui n'aide qu'une partie du cœur (le ventricule gauche) et qui est en partie externe, avec un câble reliant le patient aux batteries. Le risque d'infection est la complication actuelle la plus fréquente.
Mais dans un futur proche, plusieurs types d'assistance peuvent être envisagés :
- des modèles totalement implantables avec recharge transcutanée de batteries à longue durée,
- le cœur artificiel totalement implantable, qui pourrait remplacer en intégralité le cœur défaillant.
Nous avons tous suivi la première implantation mondiale du Carmat, qui représente une nouvelle génération de cœur artificiel, pas encore totalement implantable, mais qui, en cas de succès, sera un espoir pour de nombreux patients au stade avancé de leur maladie.
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Insuffisance cardiaque : dépistage "Vidéo animation | 2 vidéos |
Médecine régénérative
Le cœur n'ayant pas la possibilité de se régénérer, une nouvelle démarche consiste à remplacer les cellules cardiaques mortes par de nouvelles cellules. Il s'agit de la médecine régénérative : de nouvelles cellules (produites à partir de cellules sanguines souches) reprennent les caractéristiques des cellules d'un organe, permettant ainsi de le « cloner ». L'utilisation au quotidien de cette technique n'est pas encore prévue dans l'immédiat mais les études récentes nous ont permis de mieux comprendre ces mécanismes complexes.
Thérapeutique ciblée
La thérapeutique ciblée, spécifique à un patient en fonction de ses caractéristiques, est un challenge pour demain. Des méthodes complexes, comme le transfert dans les cellules de
gènes manquants ou défaillants, sont en cours d'évaluation. La découverte de nouvelles molécules de petites tailles, les aptamères (le plus souvent un ARN ou un ADN), ayant des actions très ciblées, offrent de nouvelles perspectives, par exemple, la création de
médicaments de nouvelle génération dirigés
contre des cibles macromoléculaires. Grâce à ces molécules, on peut ainsi espérer obtenir de nouveaux médicaments très spécifiques et très bien tolérés.
Développement de réseaux
A côté de cette facette sophistiquée du futur, une amélioration significative de la prise en charge des patients passera sans doute par le développement de réseaux, non pas de recherche, mais de prise en charge thérapeutique.
Ces réseaux permettront :
- de mettre en place les thérapeutiques recommandées,
- de les adapter au plus vite en cas de nécessité (médicaments et doses),
- d'éduquer le patient et les familles à cette pathologie,
- de sélectionner les patients les plus sévères nécessitant une prise en charge spécifique.
Le but de ces réseaux sera d'améliorer la qualité de vie des patients, de limiter les ré-hospitalisations et d'allonger la survie. La réussite de ces réseaux nécessitera la participation de tous les acteurs de la filière de prise en charge.
Prévention
Enfin, le meilleur moyen d'améliorer la prise en charge de l'insuffisance cardiaque est d'éviter la survenue de cette pathologie en soignant de manière optimale l'ensemble des autres pathologies cardiovasculaires, en insistant sur le rôle majeur de la prévention (contrôle des facteurs de risque).