La situation
Il s'agit généralement d'un bout de tissu, ou d'un jouet en peluche ou d'un objet ayant d'une manière générale un contact doux et rassurant. C'est sans doute la raison de l'existence de ce mot « Doudou »
Le pouvoir du doudou sur l'enfant est indéniable. Avant de quitter un lieu, il est aussi important de vérifier la présence du doudou que celle des clefs.
Parfois le doudou peut avoir des inconvénients non négligeables : une taille démesurée, une saleté répugnante, une odeur… bref, le doudou ce n'est pas forcément du gâteau.
Grâce au doudou souvent emberlificoté avec la fameuse tétine, l'enfant va pouvoir traverser les situations de l'existence qui peuvent l'inquiéter, lui faire peur ou l'angoisser.
Ce qui se passe dans sa tête
C'est vers l'âge de 8 mois environ, que l'enfant comprend qu'il est distinct de sa mère, d'où des réactions de peur , notamment face à un inconnu. Cette fusion originelle s'estompe et l'oblige à prendre conscience d'un état nouveau : la solitude. Et donc la présence d'un objet doux comme le visage de sa maman, permet à l'enfant de vivre cette séparation obligatoire. Le doudou va devenir son compagnon, cette sorte de « confident » auquel il ne peut encore se confier que par des gestes en le gardant tout contre lui.
L'interprétation du psy
Le doudou reste, même quand les parents sont partis. Il est rassurant car connu (forme, odeur, couleur…), et permet de faire la transition entre le connu et l'inconnu, entre le monde intime et le monde extérieur.
C'est ainsi que la perte du doudou peut être vécu par l'enfant comme un véritable drame, par perte de cet objet transitionnel. Bien des pertes ou des séparations futures à l'âge adulte pourront être marquées négativement par la perte du doudou. Toutefois cela dépend des enfants, certains étant plus que d'autres capables de surmonter une telle épreuve.
En dehors d'un tel accident, la question importante est, comme pour le pouce ou pour les couches, de savoir quand l'enfant va devoir se passer de son doudou. Et l'inquiétude de certains parents peut être que l'enfant plus grand ne puisse se séparer de son ignoble bout de tissu !
En fait, c'est l'enfant lui-même qui bien plus tard va gérer cet abandon du doudou. Il va le garder, puis le mettre dans un coin, souvent caché pour que ses copains ne remarquent pas qu'il a encore ce « truc de bébé ». Il le sortira à l'occasion avant de basculer dans le sommeil ou à certains moments difficiles de sa petite vie. Une chose est certaine, il finira bien par s'en débarrasser tout seul, et parfois bien des années plus tard il retrouvera son doudou au fond d'une malle et avec un air attendri il s'écriera : « mon doudou ! ».
Votre attitude
Le mieux est déjà de choisir le doudou : un objet doux et discret, remplaçable à l'identique en cas de perte, pas encombrant, et surtout lavable. Il est indispensable que l'enfant ne s'attache pas à l'odeur, qui même absolument infecte sera celle qu'il a élue comme faisant partie de l'objet transitionnel.
En cas de perte irrémédiable, tout dépend de l'âge. A 2 ans, il faut accuser réception du chagrin de l'enfant et l'aider à surmonter cette perte, tout simplement en lui en parlant, et en lui disant que dans la vie ça arrive et qu'on se remet de ce genre d'épreuve. A l'âge de 7 ans, c'est beaucoup plus simple à accepter pour l'enfant, et c'est souvent la perte du doudou qui lui permet de s'en débarrasser.
Les pièges
Remplacer immédiatement un doudou par un autre. Cela reviendrait à dire à l'enfant : on a perdu ta maman, on va aller t'en chercher une autre ! C'est inacceptable pour lui, et d'ailleurs sans doute aussi … pour vous. Laissez passer quelques jours, et laissez-le trouver un doudou de remplacement, que vous pouvez à l'occasion discrètement suggérer.
Ne pas remplacer le doudou. Là aussi, cela signifie que vous estimez qu'il peut se passer de vous. Or est-ce bien le cas ?