Personnages intérieurs
Notre psychisme est peuplé de personnages intérieurs (mère intérieure, père intérieur, nounou, professeurs, grands-parents, etc.). Chacun est doté d’au moins une face positive et une face négative. Pensez aux contes pour enfants peuplés de fées et de sorcières, de mères douces et bonnes et de belles-mères méchantes, qui incarnent ces deux aspects (la belle-mère de Blanche-Neige, par exemple, représente la face négative de la mère).
Identifications (in)conscientes
Ce sont des processus vivants, résultant de nos identifications conscientes ou pas :
• Enfant, on veut spontanément ressembler à sa maman, à son papa, à son grand-père, à sa grand-mère, à son institutrice ou instituteur. On sait à qui on veut ressembler : ce sont des identifications conscientes.
• Si votre maman est attentionnée et vous demande gentiment de mettre votre manteau quand il fait froid, vous garderez une empreinte de cette mère intérieure. Ici, il s’agit d’une identification en partie consciente et en partie inconsciente.
• Si votre maman est angoissée, elle a pu vous transmettre son inquiétude, et une instance/figurine « maman inquiète » s’est alors constituée dans votre psyché. Imaginons qu’une des amies de classe maternelle de votre mère soit morte de maladie à l’âge de 5 ans : votre mère a certainement oublié cet événement, tout en restant très angoissée par la maladie. Elle ne s’en souvient pas, vous non plus, pourtant vous ressentez peut-être cette
angoisse ! Ici, il s’agit d’une identification inconsciente.
Complexes
Ces identifications s’agrègent et forment ce que Jung appelle des complexes. Le complexe « mère » se compose, par exemple, des identifications et des
contre identifications à votre mère, vos tantes, vos belles-mères. À cela s’ajoute l’image de la mère dans la culture occidentale, les personnages de films ou de romans qui vous ont marqué, etc. Tout est prétexte à identification, au cours de votre développement.
Ces complexes seraient comme une agglomération d’images, de sentiments, d’affects et d’émotions, autour d’un noyau aimanté. Plus ils grossissent, plus leur force d’attraction augmente. Une force autonome, qui opère des transformations soit dans le sens de la vie, soit au contraire de manière mortifère (vers la mort). À ces complexes négatifs, il s’agit d’opposer une force contraire, équivalente, afin de bloquer leur croissance et de stabiliser un peu l’équilibre.
Regardez le film Matrix (1) : la matrice génère des forces dont elle a besoin pour créer un
équilibre global, mais ces forces finissent par la déséquilibrer et la mettre en danger. Cela fonctionne exactement comme dans votre psyché. Vous entendez souvent parler du complexe de supériorité ou d’infériorité et du complexe d’OEdipe, n’est-ce pas ? Essayez à travers eux d’en comprendre un peu plus.
(1) Matrix (La matrice), film australo-américain de science-fiction, réalisé par Andy et Larry Wachowski et sorti en 1999.
Complexe d'infériorité
Je perçois le complexe d’infériorité comme un élément autonome, doté d’une énergie plus ou moins forte, capable de paralyser le Moi. Ce complexe se développe en fonction de vos ressentis hérités de votre histoire : « Mes parents me trouvent nulle, mes amis me trouvent
moche, ma mère ne m’aime pas... » Il se nourrit de tout ce qui passe : le regard d’un passant, la copine plus mince que vous et le copain plus malin, la photo d’un bel acteur auquel vous vous comparez... Il est l’un des éléments bloquants de votre confiance en vous.