Qu’est ce que le Mediator ?
Le Mediator était un médicament destiné principalement aux personnes diabétiques en surpoids. Le benfluorex, son composant principal fait partie de la famille des amphétamines, connues pour leur qualité de coupe faim. Ce médicament, aux effets anorexigènes, a été prescrit dans 20% des cas à des patientes qui voulaient maigrir.
Commercialisé en France par le laboratoire Servier depuis 1976, 2 millions de personnes en ont pris entre 1976 et 2009.
Effets secondaires graves
Mais ce médicament aurait causé entre 500 et 1 000 morts en 33 ans, selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). En effet, le Mediator pourrait être à l'origine de pathologies cardiovasculaires graves, à type de maladies des valves cardiaques ainsi que, plus rarement d'hypertension pulmonaire. Le problème est que ces atteintes continuent après l'arrêt du médicament et de 150 à 250 hospitalisations seraient dûes à la toxicité du Mediator chaque année en France. Ces données ont pour origine la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM)
Interdiction de commercialisation
Déjà en 1997, un autre coupe-faim, l'Isoméride est interdit aux USA et en Europe. Le Mediator, interdit en Espagne en 2005, sera commercialisé en France jusqu'en 2009, alors que ses effets secondaires délétères étaient connus.
Suite aux travaux de recherche menés à partir de 2006 par le docteur Irène Frachon, le rôle du Mediator dans les pathologies des valves cardiaques a été mis en évidence.
Finalement, le médicament est retiré du marché français le 30 novembre 2009 par l'Afssaps et la décision définitive d'interdiction sera prise le 14 juin 2010 par l'Agence européenne du médicament.
Et maintenant ?
Novembre 2010: en France L'Afssaps enverra un courrier à toutes les personnes ayant pris du Mediator entre 2008 et 2009 les invitant à consulter. De même, tous les patients auxquels il aurait été prescrit du Mediator pendant plus de trois mois entre 2006 et 2009 devraient consulter leur médecin généraliste pour le dépistage d'une éventuelle atteinte cardiovasculaire et l'organisation de la prise en charge thérapeutique des lésions diagnostiquées.