Définition
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est l'apparition brutale de symptômes ou de troubles neurologiques liés à l'interruption de la circulation sanguine dans un territoire du cerveau. C'est une urgence médicale qui nécessite d'appeler le Samu.
Ce qui se passe
La circulation sanguine peut être interrompue par plusieurs mécanismes :
- Obstruction vasculaire : le sang ne peut pas passer l'obstacle et ne vascularise plus la zone du cerveau en aval. C'est un infarctus cérébral ou AVC ischémique .
- Rupture d'un vaisseau sanguin : il y a saignement dans le cerveau ou autour du cerveau. C'est une hémorragie cérébrale ou AVC hémorragique.
Plus vite la circulation sanguine sera restaurée, plus vite les symptômes peuvent régresser. La rapidité de diagnostic et de traitement est donc primordiale.
Qui est concerné ?
- Les AVC représentent la 3ème cause de décès en Europe.
- Un AVC sur 2 survient chez une personne de plus de 70 ans. 10% des malades décèdent dans les 30 jours et la moitié gardent un handicap.
- Dans 80 à 85% des cas les AVC sont d'origine ischémique .
- Dans le cas d'un AVC ischémique, avec récupération en 24 heures, le risque de récidive ou de décès à 1 mois est de 5 à 12 %. Cela explique que toute suspicion d'AVC impose une consultation immédiate.
- En l'absence de traitement après un AVC, il y a un risque de 6% de récidive par an. En cas de récidive, celle-ci est mortelle dans 1 cas sur 4.
- En France, la fréquence d'apparition d'un AVC est de 1,2 pour 1000 femmes et 1,7 pour 1000 hommes chaque année.
- L'AVC est parfois précédé d'un accident ischémique transitoire (AIT).
Signes d'alerte
Les signes d'alerte pour la personne sont les suivants :
- Faiblesse ou engourdissement soudain de la face, du bras et/ou de la jambe d'un côté du corps
- Apparition brutale d'une diminution ou perte de la vision, en particulier d'un oeil
- Perte soudaine de la parole ou difficulté soudaine pour parler ou comprendre ce qui est dit
- Difficulté soudaine à avaler et sensation d'avaler de travers
- Mal de tête sévère, soudain et inhabituel, sans cause apparente accompagné ou non de vomissements
- Instabilité de la marche inexpliquée, soudaine
- Convulsion inexpliquée
- Absence
- Parfois, coma d'emblée ou à la suite de maux de tête
Devant l'apparition d'un ou de plusieurs de ces symptômes, il faut appeler le 15 sans attendre, même si ces symptômes sont transitoires.
Le SAMU assurera le transfert vers un centre hospitalier pour préciser le diagnostic et mettre en place un traitement.
Hospitalisation : ce qui se passe dans la tête du médecin
Le médecin va vous examiner et prescrire des examens complémentaires pour :
- Faire le diagnostic d'AVC
- Déterminer sa cause
- Rechercher des complications
- Déceler une contre-indication à un traitement
Faire le diagnostic d'AVC
Il va effectuer :
- un examen neurologique . Cet examen permet au médecin de faire le diagnostic d'AVC, d'évaluer la sévérité immédiate des lésions et il donne une indication sur la zone du cerveau atteinte.
- Un scanner cérébral ou une IRM qui va déterminer si l'AVC est ischémique ou hémorragique afin d'orienter le traitement.
Déterminer la cause de l'AVC
Rechercher les complications de l'AVC
Déceler une contre indication à un traitement
- C'est pour cela que le médecin interroge la personne sur ses antécédents, ses traitements en cours et tout ce qui peut l'orienter vers une contre-indication.
- Un bilan sanguin sera fait systématiquement.
Causes
AVC ischémique
L'AVC ischémique est lié à l'obstruction d'un vaisseau sanguin. Cette obstruction peut être liée à un corps solide dans le flux sanguin qui bloque son écoulement (par exemple un caillot) ou elle peut être liée à une une compression du vaisseau (par exemple par une tumeur).
Voici les principales causes d'ischémie cérébrale :
AVC hémorragique
L'AVC hémorragique est lié à un saignement intra crânien. Ce saignement peut être causé par une fragilité des vaisseaux sanguins :
Traitement
AVC ischémique
- Rétablir la circulation sanguine
Si le diagnostic est fait dans les trois heures qui suivent les premiers symptômes, en cas d'AVC ischémique embolique, il est parfois possible de dissoudre l'obstacle au passage du sang. C'est la thrombolyse .
Pour éviter les récidives immédiates et tardives, un traitement qui diminue la coagulation du sang sera prescrit, à vie. Il s'agit soit d'un anti coagulant , soit d'un anti aggrégant plaquettaire.
Les causes seront recherchées et traitées.
Une rééducation par kinésithérapie et orthophonie sera proposée dès l'hospitalisation pour limiter le handicap causé par l'AVC. Cette rééducation sera poursuivie pendant plusieurs mois.
Hémorragie cérébrale
- Lutter contre la pression exercée sur le cerveau
Le saignement intracrânien est souvent sous pression et il comprime le cerveau. Pour limiter les lésions cérébrales, il faut diminuer cette pression. Le repos fait donc partie du traitement.
Parfois, une chirurgie est nécessaire pour évacuer le sang.
Des médicaments aident à lutter contre l'oedème cérébral. Ils peuvent être prescrits au début de la prise en charge médicale.
La cause de l'AVC sera recherchée, si besoin par une artériographie cérébrale et traitée.
Une rééducation par kinésithérapie et orthophonie sera débutée en hospitalisation et poursuivie à domicile pour limiter le handicap.
A la sortie de l'hôpital
Poursuite de la rééducation
Prévention des récidives
Le traitement initial vise à limiter les conséquences de l'AVC.
Dès l'hospitalisation, il sera aussi proposé une prise en charge globale pour éviter les récidives. Celle-ci associe le traitement de la cause lorsque c'est possible, un traitement médicamenteux (aggrégant plaquettaire ou anti coagulant pour les AVC ischémiques) et une modification du mode de vie pour contrôler les
facteurs de risque .
Prévention
Elle repose sur plusieurs points :
D'une manière générale, c'est l'hygiène de vie qui permet d'éviter le syndrome métabolique qui est entre autre à l'origine des problèmes d'athérosclérose . Ce point est important, en particulier à partir de l'âge de 50 ans. Il est donc utile de faire une évaluation des facteurs de risque cardiovasculaires . Dès l'âge de 50 ans, il est utile de connaître les signes d'alerte qui peuvent évoquer un accident vasculaire cérébral tel que décrits précédemment. Enfin, il ne faut pas hésiter à appeler le 15 devant l'un ou l'autre de ces signes, car on dispose de 3 à 4 heures pour intervenir en cas d'accident vasculaire cérébral.